- 1. Les sources de notre connaissance
- 2. L'époque archaïque (6000- env. 3000)
- 3. L'Ancien Empire (2815-2400)
- 4. La période des royautés multiples (2300-2050)
- 5. Le Moyen Empire (2000-1800)
- 6. L'effondrement et les Hyksos (1800-1600)
- 7. Le Nouvel Empire (1590-1085)
- 8. La basse époque (1085-333)
- 9. Bibliographie
ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) L'Égypte pharaonique
L'époque archaïque (6000- env. 3000)
La préhistoire
Mais, même si on possédait encore ces noms, on demeurerait dans la préhistoire ou la protohistoire, tous autres documents écrits antérieurs à la Ire dynastie ayant péri. Pourtant, les objets que les fouilles des sites archaïques ont livrés permettent de se faire une idée assez précise du très ancien développement du pays. Sur les plateaux, en particulier à l'ouest de Thèbes, on a trouvé une quantité considérable de silex paléolithiques : pièces bifaces, chalossiennes, chelléennes, acheuléennes, souvent magnifiques, de couleur marron foncé, appelée par les spécialistes patine chocolat. On y discerne des formes apparentées à l'Aurignacien de l'Europe. C'était l'époque où l'homme vivait encore, dans la steppe du plateau, de la chasse et de la cueillette. Il descendait dans la vallée pour pêcher et ramasser les plantes utiles. Puis, avec le Néolithique, les outils en silex diffèrent de plus en plus de ceux de l'Europe, mais s'apparentent à ceux de l'Afrique du Nord, à cause sans doute de la similitude des besoins, des conditions géographiques et de la proximité relative.
La période prédynastique
Vers la fin du Néolithique surgit, à une date qu'on ne saurait préciser, peut-être antérieure au IVe millénaire, une civilisation plus spécialement nilotique. Les premières manifestations en ont été trouvées à Badari et à El-Amrah, aussi donne-t-on souvent à ces temps anciens les noms de Badarien et d' Amratien. L'homme est installé dans la vallée en villages organisés. Il possède des huttes, enterre ses morts, cultive le sol où il fait déjà pousser les deux céréales essentielles de l'Égypte, l'orge et le blé amidonnier (Triticumdicoccum). Il a aussi inventé, pour l'ornement, une sorte de faïence d'un bleu clair, qu'on retrouvera ensuite pendant toutes les périodes de l'histoire. Il sait peindre des traits blancs sur une poterie rouge lissée et il sculpte des vases dans la pierre dure.
C'est cependant à une date ultérieure qu'un progrès considérable s'accomplit, avec les cultures guerzéenne et nagadienne. On suppose qu'un peuple étranger, de souche chamito-sémitique, vint par l'est du Delta ou par l'ouadi Hammamat s'installer en Égypte. Il parlait probablement l'ancêtre de l'égyptien historique, encore très proche du sémitique ; il s'implanta peu à peu sur toute l'étendue du pays et s'amalgama avec les autochtones. Le fond de la population égyptienne historique paraît dater de cette époque, en dépit des mélanges – assez limités – qui durent résulter d'invasions asiatiques, libyennes ou soudanaises. Si les Guerzéens n'avaient inventé que la peinture de scènes et de paysages exécutée au trait blanc sur un fond lisse rose-jaune, leurs innovations n'eussent pas été considérables. Mais ils surent s'élever au-dessus des besoins utilitaires jusqu'à atteindre la perfection artistique. Leurs larges lames de silex, bifaces et un peu courbées, possèdent un axe médian autour duquel les traces des éclats sont disposées avec une régularité qui tient du prodige, quand on connaît la difficulté de la taille du silex. Il s'agit évidemment d'outils ou d'armes d'apparat que l'on eût hésité à employer au risque de les ébrécher. On les ornait parfois de manches d'or ou d'ivoire. Ces derniers, sculptés, tel le fameux couteau du Gebel el-Arak au Louvre, révèlent déjà une habileté technique et un don de la composition tout à fait nouveaux. Si l'on ajoute le travail de l'or et de l'argent, la composition du fard vert, la construction de certains édifices en clayonnage de roseaux, on reconnaît déjà une société développée, dont l'organisation devait correspondre aux réalisations industrielles et artistiques.[...]
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Écrit par
- François DAUMAS : directeur de l'Institut français d'archéologie orientale, Le Caire
Classification
Médias