- 1. Les sources de notre connaissance
- 2. L'époque archaïque (6000- env. 3000)
- 3. L'Ancien Empire (2815-2400)
- 4. La période des royautés multiples (2300-2050)
- 5. Le Moyen Empire (2000-1800)
- 6. L'effondrement et les Hyksos (1800-1600)
- 7. Le Nouvel Empire (1590-1085)
- 8. La basse époque (1085-333)
- 9. Bibliographie
ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) L'Égypte pharaonique
L'Ancien Empire (2815-2400)
Essor de la civilisation pharaonique
La IIIe dynastie vit s'accentuer les progrès de la civilisation pharaonique. Le roi Djéser paraît avoir eu une forte personnalité et il sut choisir ses collaborateurs. L'un d'entre eux, le génial Imhotep, fut un architecte de premier ordre. Il conçut, pour rendre éternel le tombeau royal, une construction entièrement en pierre, matériau indéfiniment durable. Par ailleurs, il cherchait à traduire dans le monument lui-même des conceptions métaphysiques qui lui imprimèrent leur grandeur. Il empila sept mastabas en retrait l'un sur l'autre pour faire au roi défunt un escalier monumental vers le ciel. Il suffira d'aplanir chacune de leurs faces pour créer la pyramide. Mais l'artiste était aussi un penseur et un moraliste. Imhotep rédigea le premier recueil sapiential, inaugurant ainsi l'un des genres les plus riches et les plus originaux de la littérature égyptienne. Il fut de plus médecin et, à l'époque tardive, promu au rang des dieux, il fut assimilé par les Grecs à Asklépios. Les autres rois de la dynastie sont moins connus, bien qu'on ait trouvé le tombeau du successeur de Djéser.
Les IVe, Ve et VIe dynasties apportent un nouvel essor, suivi d'un épanouissement et d'une décadence. Mais souvent, seuls les restes archéologiques suppléent les textes pour nous permettre d'inférer le degré de perfection que dut connaître l'Égypte à l'Ancien Empire. Par exemple, le constructeur de la plus grande des pyramides de Giza, celle de Khéops, ne nous est connu que par une minuscule statuette d'ivoire, et nous saurions très peu de choses sur lui si les Grecs n'avaient conservé quelques traditions à son sujet.
Cependant, on devine à la perfection de la sculpture et des monuments funéraires combien la IVe dynastie apporta de nouveauté et de goût du travail bien fait aux réalisations antérieures. Le plan des temples de la vallée et surtout de la pyramide elle-même se diversifie et se complique, traduisant une élaboration théologique plus poussée et une puissance sociale plus considérable qu'auparavant. Les titres, plus abondants, permettent d'imaginer une plus grande spécialisation des fonctionnaires. Et, depuis la IIIe dynastie, un vizir secondait certainement le roi dans la direction des affaires. Une administration très bureaucratique et très hiérarchisée permettait la concentration des ressources entre les mains du pharaon et multipliait ainsi son pouvoir. Du reste, à la Ve dynastie, le roi devient « Fils de Rê ». Il n'a plus seulement le pouvoir d'un dieu céleste, Horus ; c'est aussi bien de jure que de facto le lieutenant terrestre de son père, le dieu-soleil Rê, primordial et créateur. Son pouvoir normal n'est donc pas seulement social, mais aussi, ce qui est le plus surprenant pour nous, cosmique. Il est garant de l'inondation, du rendement des champs comme de la vie même de tout le peuple, de sa fécondité et de sa santé. Le couronnement royal manifeste ces qualités pour le roi, et le hebsed, ou jubilé trentenaire, renouvelle une ou plusieurs fois sa puissance personnelle dont dépend le sort du pays entier.
Une politique extérieure active
Des expéditions sont entreprises au Sinaï pour en rapporter du cuivre et de la turquoise. Dans le fameux ouadi Maghara, Djéser, Sanakht, Khéops, Sahourê, Neouserrê, Pépi Ier et Pépi II ont laissé des inscriptions célèbres. Les Libyens, remuants et hostiles, furent, à plusieurs reprises, contenus par des raids exécutés à l'ouest vers leurs territoires. Les campagnes contre les Soudanais rapportèrent maintes fois un gros butin en hommes, en bétail et en richesse mobilière. Mais elles se compliquaient aussi de rapports plus ou moins religieux et parfois pacifiques. Sous Pépi II, un nomarque (gouverneur d'une province ou[...]
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Écrit par
- François DAUMAS : directeur de l'Institut français d'archéologie orientale, Le Caire
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Médias