- 1. Les sources de notre connaissance
- 2. L'époque archaïque (6000- env. 3000)
- 3. L'Ancien Empire (2815-2400)
- 4. La période des royautés multiples (2300-2050)
- 5. Le Moyen Empire (2000-1800)
- 6. L'effondrement et les Hyksos (1800-1600)
- 7. Le Nouvel Empire (1590-1085)
- 8. La basse époque (1085-333)
- 9. Bibliographie
ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) L'Égypte pharaonique
Le Nouvel Empire (1590-1085)
Les Thoutmosides
Extension et organisation de l'Empire
L'histoire de la XVIIIe dynastie, durant deux siècles, n'est que celle d'une série de triomphes, aboutissant à l'apogée de la puissance et de la civilisation égyptiennes. Thoutmosis Ier, après plusieurs campagnes en Asie, franchit l'Euphrate, sans doute non loin de Karkémich (l'actuelle Djerablous) et dresse une stèle. La mort de Thoutmosis II et le règne d'une femme, Hatchepsout, sans interrompre tout à fait les exploits militaires, les laissent en sommeil. Mais la reine, reprenant une antique tradition, organise au pays d'Oponé une expédition fructueuse qui rapporte à Thèbes or, ivoire, bois précieux, plumes d'autruches, peaux et arbres à encens. À la mort de la reine, un infant royal, choisi depuis son enfance par le dieu Amon pour être roi, mais maintenu dans l'ombre par la despotique souveraine, sa tante, Thoutmosis III, efface le nom abhorré de celle-ci sur les monuments qu'elle avait construits, ou même les détruit et les remplace par les siens. Doué d'une volonté et d'une ténacité rares, il reprend les opérations militaires au Soudan et atteint la quatrième cataracte, en annexant pratiquement le pays. En Asie, au cours de dix-sept campagnes, il remporte une victoire à Meggido, et, le terrain libéré, remonte peu à peu vers le nord, occupe sur la côte Byblos et Simyra, pour se ravitailler par mer, et finalement franchit l'Euphrate et retrouve la stèle érigée par son aïeul, Thoutmosis Ier.
Il organise ces pays en protectorats, en laissant le pouvoir à ceux des habitants qui lui sont fidèles, et amène en Égypte les jeunes princes, qui gouverneront un jour, à la fois comme otages et pour les former aux mœurs et à l'administration égyptiennes. Ses successeurs Aménophis II et Thoutmosis IV se contentent de faire des parades militaires destinées à intimider les peuples qui auraient des velléités de rébellion, mais ils n'agrandissent pas davantage cet immense empire.
L'Égypte en contact, au nord-est, avec le royaume du Mitanni, entre Khabour et Euphrate, avec les Hittites, dont le centre est en Asie Mineure, avec la Grèce achéenne et les îles de la Méditerranée, voit affluer à Thèbes les tributs de ses vassaux et les cadeaux des pays amis. Avec la foule bigarrée et chatoyante des étrangers apportant leurs produits exotiques arrivent aussi les idées et les œuvres littéraires des peuples voisins. Les rois font des mariages politiques avec des princesses mitanniennes ou hittites qui apportent dans leur harem des conceptions nouvelles. La langue diplomatique du Proche-Orient est l'akkadien, écrit en signes cunéiformes sur des tablettes d'argile. Pour l'apprendre, les scribes égyptiens ont lu des épopées babyloniennes, retrouvées à Tell el-Amarna. Bref, Thèbes est devenue une capitale cosmopolite, d'une richesse fabuleuse et où se brassent les affaires et les idées.
À ce moment monte sur le trône un jeune monarque raffiné et voluptueux : Aménophis III. Très épris de la reine Tiyi, dont la forte personnalité se devine derrière bien des événements, il renonce au bout de quelques années aux démonstrations militaires que ses prédécesseurs faisaient en Asie ou au Soudan, et bientôt même aux exercices violents de la chasse au lion ou au taureau sauvage. Préoccupé de questions théologiques ou esthétiques, il imprime à l'art de son époque la marque d'une maturité et d'une finesse psychologique qui ne seront plus jamais atteintes et demeurent un des sommets de l'expression artistique humaine. Dans son palais de Malgatta, à Thèbes, sur la rive ouest, près de la nécropole, il mène une vie raffinée que partage le fils qu'il a eu de Tiyi, Aménophis IV.
Aménophis IV Akhenaton
Ce dernier eut une épouse probablement aussi extraordinaire[...]
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Écrit par
- François DAUMAS : directeur de l'Institut français d'archéologie orientale, Le Caire
Classification
Médias