- 1. Les sources de notre connaissance
- 2. L'époque archaïque (6000- env. 3000)
- 3. L'Ancien Empire (2815-2400)
- 4. La période des royautés multiples (2300-2050)
- 5. Le Moyen Empire (2000-1800)
- 6. L'effondrement et les Hyksos (1800-1600)
- 7. Le Nouvel Empire (1590-1085)
- 8. La basse époque (1085-333)
- 9. Bibliographie
ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) L'Égypte pharaonique
La basse époque (1085-333)
Le déclin
Cette valeur humaine, l'Égypte la conserva dans sa décadence et même lorsqu'elle fut asservie à l'étranger. C'est sur un pays affaibli, en effet, que régnèrent les pharaons de Tanis du xe au milieu du viiie siècle (XXIe et XXIIe dynasties). À Thèbes, les grands prêtres d'Amon, qui avaient d'abord pris des titulatures royales (Hérihor et Pinedjem), étaient quasi indépendants. Les pharaons tanites essayèrent de les ramener sous le joug en leur faisant épouser leurs filles. Puis ils firent nommer leurs fils au souverain pontificat. Ce fut en vain ; le Sud demeura encore pour longtemps à peu près autonome. Aucun des rois tanites n'eut l'énergie ni les moyens matériels de ressaisir les rênes et de refaire l'unité réelle du pays. Aussi le prestige de l'Égypte a-t-il beaucoup baissé à l'étranger. Au temps du dernier Ramsès, l'envoyé du dieu Amon au Liban, Ouenamon, est maltraité sans vergogne par les princes locaux. C'est durant cette période que se constitue le royaume hébreu de David et de Salomon. Mais un prince libyen, Chéchanq Ier, monta sur le trône vers 950 et fonda la XXIIe dynastie. C'est le Chichaq de la Bible. Il tenta de reprendre une politique d'expansion et fit en Palestine une campagne au cours de laquelle il pilla Jérusalem, dont il emporta tous les trésors, ceux du roi Roboam et ceux de Yahweh.
Le souvenir de cette puissance apparente de l'Égypte inspirera le parti égyptophile à Jérusalem, mais ne trompera pas l'attention avisée des Prophètes, pour qui l'Égypte demeure vacillante en face de la puissance assyrienne puis néo-babylonienne.
D'ailleurs, elle traverse une nouvelle crise qui l'affaiblit encore plus. C'est l'époque de l'anarchie libyenne, qui dure une grande partie du viiie siècle. Les pharaons qui succèdent à Chéchanq sont incapables de se faire obéir de leurs vassaux ; le grand prêtre de Thèbes, le gouverneur d'Héracléopolis, les princes du Delta, turbulents et belliqueux, évoquent de manière étonnante des féodaux de notre Moyen Âge, à travers ce que Maspero a appelé la Geste de Pétoubastis. Leurs luttes aboutissent en tout cas au triomphe, apparemment facile, d'un roi de Kouch (région du haut Nil, en amont de la deuxième cataracte), Piankhy, qui conquiert l'Égypte en 730. C'est la première fois qu'une invasion quelque peu durable vient du Sud. Ce roi régnait à Napata, près de la montagne sainte du Gebel Barkal, un peu en aval de la quatrième cataracte. La civilisation de son royaume et son dieu principal, Amon, étaient empruntés à l'Égypte, mais bien des traits de son organisation sociale et de ses coutumes monarchiques dénotent une origine purement soudanaise.
Un dynaste de Saïs, Tefnakht, avait essayé de résister au Kouchite avec d'autant plus de facilité que Piankhy avait rapidement abandonné l'Égypte pour retourner dans la lointaine Napata. Son fils Bocchoris lui succéda et tenta de donner à l'Égypte une législation nouvelle. Mais il succomba lors du retour offensif des Kouchites de la XXVe dynastie, en 715. Pendant un demi-siècle, le pays est administré par l'étranger du Sud. L'expérience se termine par la terrible invasion d'Assourbanipal (663), qui pille Thèbes.
L'événement fit une telle impression dans tout l'Orient que, cinquante ans après, le prophète Nahoum l'évoque encore avec émotion.
L'époque saïte
Mais l'Assyrie, saignée à blanc par ses raids militaires incessants, devenait moins dangereuse. Aussi l'un des princes qu'elle protégeait et à qui Assourbanipal avait donné la principauté d'Athribis, Psammétique, descendant de Tefnakht, cessa de payer tribut aux Assyriens et fonda la XXVIe dynastie indigène, dite saïte, du nom de sa capitale[...]
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Écrit par
- François DAUMAS : directeur de l'Institut français d'archéologie orientale, Le Caire
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Médias