- 1. Le nouveau pouvoir et les premiers défis
- 2. De la RAU à la guerre de Six Jours
- 3. Après la guerre de Six Jours
- 4. L'Égypte après Abdel Nasser
- 5. L'Égypte de Hosni Moubarak
- 6. L'Égypte après la révolution du 25 janvier 2011
- 7. L’Égypte d’Abdel Fattah al-Sissi
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
ÉGYPTE L'Égypte républicaine
Nom officiel | République arabe d'Égypte (EG) |
Chef de l'État | Abdel Fattah al-Sissi (depuis le 8 juin 2014) |
Chef du gouvernement | Moustafa Madbouli (depuis le 7 juin 2018) |
Capitale | Le Caire |
Langue officielle | Arabe |
De la RAU à la guerre de Six Jours
Un nouvel État
Le 1er février 1958, une déclaration commune annonce, au Caire et à Damas, la création de la République arabe unie (al-Gumhūriyya al-'arabiyyaal-muttạhida). Les institutions du nouvel État sont soumises, le 21 février, à un référendum et adoptées à la quasi-unanimité. En même temps, Gamal Abdel Nasser est désigné comme président de la République arabe unie. Il promulgue, le 5 mars, une Constitution provisoire. Celle-ci prévoit un gouvernement central, siégeant au Caire, comprenant quatre vice-présidents (deux Égyptiens et deux Syriens) et neuf ministres, dont un Syrien. La province nord (Syrie) et la province sud (Égypte) sont administrées chacune par un Conseil exécutif de onze ministres dans le premier cas, dix dans le second. Un décret met fin, le 12 mars, à l'activité des partis politiques syriens au profit d'une Union nationale à constituer sur le modèle égyptien. Une loi définit, le 3 septembre 1958, un programme de développement économique de la Syrie pour la période 1958-1968, visant à doubler comme en Égypte le revenu national en dix ans. D'autres textes préparent une réforme agraire inspirée de l'exemple égyptien. En dépit de toutes ces mesures, le nouvel État est particulièrement vulnérable. Les deux régions unifiées n'ont aucune frontière commune. Bien plus, entre elles s'interpose sur les routes terrestres l'adversaire israélien. Inégales par la superficie, le nombre d'habitants et la cohésion politique, elles diffèrent aussi du point de vue économique : la province nord, où fleurit jusqu'ici la libre entreprise, ne connaît pas la pression démographique qui affecte la province sud.
L'année 1958 est dans l'expérience de l'unité une année de tâtonnement. Le président Nasser cherche à se concilier tous les groupes antagonistes de la population syrienne qui ont vu en lui l'ultime recours, mais pour des raisons fort différentes. Il pousse cependant sans défaillance à l'intégration des deux collectivités. L'armée est épurée, les officiers les plus politisés étant nommés à des postes ministériels ou affectés en Égypte. Les éléments les plus proches du Parti communiste sont relevés de leur commandement. Le Parti communiste syrien est touché par les mesures de dissolution des partis politiques, mais son secrétaire général Khaled Bagdache, refusant cette perspective, gagne l'URSS, sans que, dans l'immédiat, les relations Moscou-Le Caire paraissent en être affectées.
Les répercussions de l'événement
La naissance de la RAU entraîne dans le monde arabe une réaction en chaîne. Le roi Sa‘ūd d'Arabie, accusé d'avoir tenté par un complot d'empêcher l'union, doit abandonner ses pouvoirs de chef de gouvernement à son frère l'émir Faysal, alors en bons termes avec le Caire. Les monarchies hachémites d'Irak et de Jordanie se fédèrent à leur tour, le 13 février 1958, en une Union arabe. Le 8 mars, le Yémen constitue avec la République arabe unie les États arabes unis, unité sans consistance ni lendemain. Le Palestinien Hadj Amīn al-Husayni demande que ses compatriotes, notamment ceux de Gaza, puissent constituer une branche de l'Union nationale en formation. La vague nationaliste arabe provoque, cette même année, le premier éclatement du Liban (février-octobre) ainsi que l'écroulement du royaume hachémite d' Irak (révolution du 14 juillet). Mais la situation est stabilisée dans ce premier pays à la suite de tractations diplomatiques appuyées par l'envoi d'observateurs de l'ONU et le débarquement de marines américains, tandis que des parachutistes britanniques aident, à ‘Ammān, le roi Hussein à conserver son trône. En Irak, les révolutionnaires, loin de s'aligner sur Le Caire, se posent bientôt en rivaux avec le soutien intéressé des partis communistes locaux[...]
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Écrit par
- Sandrine GAMBLIN : docteure en science politique (Institut d'Etudes Politiques de Paris), chercheuse, consultante
- Robert SANTUCCI : professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias