- 1. Le nouveau pouvoir et les premiers défis
- 2. De la RAU à la guerre de Six Jours
- 3. Après la guerre de Six Jours
- 4. L'Égypte après Abdel Nasser
- 5. L'Égypte de Hosni Moubarak
- 6. L'Égypte après la révolution du 25 janvier 2011
- 7. L’Égypte d’Abdel Fattah al-Sissi
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
ÉGYPTE L'Égypte républicaine
Nom officiel | République arabe d'Égypte (EG) |
Chef de l'État | Abdel Fattah al-Sissi (depuis le 8 juin 2014) |
Chef du gouvernement | Moustafa Madbouli (depuis le 7 juin 2018) |
Capitale | Le Caire |
Langue officielle | Arabe |
Après la guerre de Six Jours
Le 9 juin 1967, Nasser, devant ce désastre, prononce une allocution devant la télévision, dans laquelle il annonce sa démission et son remplacement par un autre Officier libre, ancien ministre de l'Intérieur puis Premier ministre, Zakaria Mohieddine, considéré comme étant en bons termes avec les Américains. Des manifestations populaires au Caire, les 9 et 10 juin, en sa faveur amènent le chef de l'État à revenir sur sa décision. La tâche la plus urgente est de réorganiser les forces armées, très éprouvées par la bataille. Le 10 juin 1967, l'Assemblée nationale ayant confirmé les pleins pouvoirs accordés en mai, le haut commandement est remanié. Le maréchal Amer et son bras droit, le ministre de la Guerre Chams ad-Din Badrane, démissionnaires le 9 juin en même temps que le chef de l'État, sont remplacés, ainsi qu'un certain nombre d'officiers dans les trois armes qui sont mis à la retraite. Au total, 654 officiers sont écartés de l'armée et 300 des services de renseignements. Ces mesures prises avec détermination suscitent une tentative de réaction des intéressés qui se regroupent autour de la personne que l'on pense intouchable du maréchal Amer, compagnon du raïs depuis la sortie de l'école militaire et lié à lui par des liens familiaux. Une tentative de prise de pouvoir est mise sur pied. Mais le chef de l'État réagit promptement et brise la conjuration. Le maréchal Amer, invité à répondre aux questions du magistrat instructeur, met fin à ses jours par le poison le 14 septembre 1967. Dès lors, les cadres de l'armée, épurés, ne font plus parler d'eux sur le plan politique.
Plusieurs décisions prises à l'extérieur vont avoir une influence indirecte sur l'évolution de la vie politique. Le sommet des responsables arabes, réuni à Khartoum à partir du 28 août 1967, décide, en même temps que la reprise des fournitures de pétrole aux clients occidentaux, le versement à la RAU et à la Jordanie d'une aide financière annuelle fournie par les principaux pays producteurs. Les participants s'engagent à ne pas reconnaître Israël, à ne pas négocier et à ne pas conclure de paix avec lui. Dans le même temps, un accord intervient entre le chef d'État égyptien et le roi d'Arabie Saoudite, prévoyant le retrait des forces dépêchées au Yémen par Le Caire en échange de la promesse de cesser la lutte contre le régime républicain dans ce pays. Les secours financiers apportés au moment de l'épreuve par les régimes monarchiques arabes, qualifiés la veille encore de réactionnaires et d'agents de l'impérialisme, interdisent désormais de poursuivre la lutte révolutionnaire sur le plan interarabe. L'adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution du 22 novembre 1967 comme programme de règlement du conflit israélo-arabe et l'acceptation de cette résolution par la RAU impliquent par ailleurs une certaine prudence dans le domaine des relations internationales. La rénovation politique, dont dépendent d'ailleurs la sécurité et la solidité du front intérieur, devient donc prioritaire.
Consolider le front intérieur
Lutte contre les « centres de force », groupes de pression à l'intérieur du système, destruction des privilèges des militaires politiciens, désir de passer d'une société fermée à une société plus ouverte, réorganisation de l'Union socialiste arabe confirmée dans son rôle de pièce maîtresse du pouvoir sont les grands axes de la politique nouvelle, synthétisée dans le « programme du 30 mars » approuvé par référendum, le 20 mai 1968, par 99,98 % de oui. Mais la politique de libéralisation relative n'est pas sans soulever quelques remous : polémiques dans la presse dès le lendemain du désastre sur les garanties à accorder aux individus désarmés devant une bureaucratie[...]
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Écrit par
- Sandrine GAMBLIN : docteure en science politique (Institut d'Etudes Politiques de Paris), chercheuse, consultante
- Robert SANTUCCI : professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias