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ÉGYPTE L'Égypte républicaine

Nom officiel

République arabe d'Égypte (EG)

    Chef de l'État

    Abdel Fattah al-Sissi (depuis le 8 juin 2014)

      Chef du gouvernement

      Moustafa Madbouli (depuis le 7 juin 2018)

        Capitale

        Le Caire

          Langue officielle

          Arabe

            L'Égypte après Abdel Nasser

            L'héritage nassérien

            Après les scènes de douleur collective qui marquent les funérailles de l'homme qui avait gouverné le pays pendant près de vingt ans, la vie continue. Le vice-président de la République, Officier libre, compagnon de longue date du raïs, du même âge, lui succède selon les dispositions prévues par la Constitution. Issu d'un père de souche paysanne et d'une mère soudanaise, Anouar el-Sadate a été l'homme lige du raïs, accomplissant un certain nombre de missions de confiance. C'est lui qui, le 23 juillet 1952, avait annoncé à la radio que les Officiers libres s'étaient emparés du pouvoir. Il a été, tour à tour, ministre d'État (1954), secrétaire général de l'Union nationale (1957), président de l'Assemblée nationale (1960 et 1964), président du comité préparatoire du Congrès national des forces populaires (1962), vice-président de la République (1964), membre du comité exécutif de l'Union socialiste arabe (1968), à nouveau vice-président de la République (1969). C'est encore lui qui annonce, en cette qualité, au peuple égyptien le 28 septembre 1970 la mort du chef de l'État. Il est réputé pour sa bonhomie, et son élection à la plus haute charge, le 15 octobre 1970, ne semble pas gêner les dignitaires de l'ordre nassérien qui ont tendance à le considérer et à le présenter aux observateurs étrangers au mieux comme un arbitre, surtout comme l'homme de la transition. En fait, trois grandes forces s'observent à l'heure de la succession. D'abord l'appareil d'État et son épine dorsale, l'armée, ainsi que les services de sécurité. Puis l'Union socialiste arabe, parti unique, et en son sein les militants plus ou moins clandestins qui en forment le système nerveux, mis en place au cours des années précédentes par Ali Sabri et son équipe. Il s'agit là d'hommes confirmés dans l'idée du rôle de premier plan que doivent jouer le parti et le secteur public socialiste, attachés également à l'alliance soviétique. Enfin, à l'arrière-plan, longtemps et à plusieurs reprises victimes de mesures de répression (de 1954 à 1965), les tenants d'un retour à l'islam, désignés globalement et souvent d'une manière impropre sous le nom de Frères musulmans. Ceux-là regardent vers l'Arabie Saoudite et la Libye, deux pays voisins où l'islam est à l'honneur et dont ils attendent encouragements et subsides. Le nouveau raïs hérite de son prédécesseur une économie en difficulté, une armée en cours de reconstitution peu apte encore à se battre, des négociations bloquées, laissant le pays dans un état de « ni guerre ni paix », des alliés arabes incertains. Il va asseoir son pouvoir en procédant avec une grande habileté.

            Mort de Nasser - crédits : Stan Meagher/ Daily Express/ Hulton Archive/ Getty Images

            Mort de Nasser

            Funérailles de Nasser - crédits : Fred Ihrt/ LightRocket/ Getty Images

            Funérailles de Nasser

            Le programme qu'il présente le 7 octobre 1970 à l'Assemblée est celui de la continuité : libération des territoires par la recherche d'une solution politique, préservation des acquis de la révolution, fidélité au socialisme. Les gouverneurs de province sont confirmés dans leurs fonctions. Deux Officiers libres, Ali Sabri et Hussein el-Chafei, sont désignés comme vice-présidents de la République. Le choix du Premier ministre, Mahmoud Fawzi, le 20 octobre, confirme la volonté d'équilibrer les grandes tendances. Ce diplomate, ancien ministre de Nasser, en a été le conseiller pour les Affaires étrangères après la défaite. Il est plutôt considéré comme pro-occidental. Le nouveau gouvernement baisse les prix de certains produits de grande consommation, procède à des promotions de fonctionnaires, proclame sa volonté de dialogue et de libéralisation. Le 9 février 1971, en dépit des protestations soulevées, Sadate fait restituer leurs terres à 800 propriétaires et accorde une compensation en numéraire, étalée sur dix ans, aux cinq mille possédants[...]

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            Écrit par

            • : docteure en science politique (Institut d'Etudes Politiques de Paris), chercheuse, consultante
            • : professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Égypte : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Égypte : drapeau

            Le roi Farouk - crédits : Keystone-France/ Gamma-Keystone/ Getty Images

            Le roi Farouk

            Néguib et Nasser - crédits : Keystone-France/ Gamma-Keystone/ Getty Images

            Néguib et Nasser