- 1. Le nouveau pouvoir et les premiers défis
- 2. De la RAU à la guerre de Six Jours
- 3. Après la guerre de Six Jours
- 4. L'Égypte après Abdel Nasser
- 5. L'Égypte de Hosni Moubarak
- 6. L'Égypte après la révolution du 25 janvier 2011
- 7. L’Égypte d’Abdel Fattah al-Sissi
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
ÉGYPTE L'Égypte républicaine
Nom officiel | République arabe d'Égypte (EG) |
Chef de l'État | Abdel Fattah al-Sissi (depuis le 8 juin 2014) |
Chef du gouvernement | Moustafa Madbouli (depuis le 7 juin 2018) |
Capitale | Le Caire |
Langue officielle | Arabe |
L'Égypte de Hosni Moubarak
Immédiatement après l'assassinat d'Anouar al-Sadate, le vice-président Hosni Moubarak, conformément à la Constitution, prend le contrôle du pays. Il fait arrêter les assassins et proclame à nouveau la loi sur l'état d'urgence qui, imposée depuis 1958, n'avait été levée qu'en janvier 1981.
Né en 1928 dans un milieu modeste, Hosni Moubarak est originaire de Manūfiya, région située dans le Delta. Il sort de l'académie militaire en 1949, puis de l'école de l'armée de l'air en 1950 et fait divers stages de perfectionnement en URSS Après la défaite de 1967, il est nommé chef d'état-major de l'armée de l'air (1969), puis commandant en chef (1972). Promu général d'armée après la guerre de 1973, il est nommé deux ans plus tard par Sadate à la vice-présidence, confirmant ainsi le rôle central et incontournable de l'armée dans l'exercice du pouvoir d'État. En l'absence de candidats potentiels, c'est donc en toute continuité et à l'unanimité que s'opère au lendemain de l'assassinat de Sadate la passation de pouvoir, entérinée par le vote de l'Assemblée du peuple, puis par référendum, le 13 octobre 1981, avec 98,4 % de oui.
En quête de reconnaissance internationale
L'homme, au moment de son accession au pouvoir, paraît à première vue sans identité, voire sans projet politique. D'aucuns le désignent comme un nouveau Nasser, d'autres le définissent plutôt comme un fidèle de Sadate. C'est bien là la caractéristique majeure du règne de Moubarak, celle d'une politique en mouvement pendulaire qui oscille entre deux héritages : le régime de Moubarak serait une synthèse complexe de capitalisme étatique largement dominé par l'armée, associé à une politique d'ouverture économique placée sous l'égide des institutions financières internationales, sur fond politique et social d'expériences timides de démocratisation. Les difficultés à promouvoir une gestion consensuelle des contradictions inhérentes aux deux héritages sont de trois ordres : poursuivre la politique d'ouverture économique engagée par Sadate ; maintenir les acquis de la révolution de 1952 ; se prononcer sur la politique à conduire dans la région, notamment à l'égard d'Israël.
Dès sa prise de fonctions, Moubarak réaffirme l'adhésion de l'Égypte aux accords de Camp David, alors que beaucoup au sein de l'opposition espéraient leur remise en cause. Depuis la signature des accords, l'économie égyptienne bénéficie largement de la générosité des États-Unis. L'aide américaine accordée à l'Égypte s'élève annuellement, depuis 1979, à plus de 2 milliards de dollars, dont plus de la moitié dispensée en aide militaire, sans compter les dons et les aides substantielles accordés par le biais des organismes de coopération américains.
Cependant, le nouveau président tient à marquer ses distances vis-à-vis des États-Unis. D'une part, il relance la coopération avec l'URSS, avec laquelle toute relation était rompue depuis 1972, et dont l'Égypte devient le premier partenaire commercial dans le monde arabe ; d'autre part, il engage une politique de rapprochement avec les États arabes, qui se traduit notamment par une aide militaire accordée à l'Irak, qui est en guerre contre l'Iran, mais surtout par le soutien à la cause palestinienne tout en maintenant des relations de « paix froide » avec son voisin israélien. Moubarak négocie âprement et obtient la rétrocession, en 1982, de la péninsule du Sinaï, dont le contrôle par les Égyptiens sera effectif en 1986, tandis que l'enclave de Taba reviendra à l'Égypte en 1989.
Après l'invasion du Liban par les troupes israéliennes en juin 1982 et le siège de[...]
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Écrit par
- Sandrine GAMBLIN : docteure en science politique (Institut d'Etudes Politiques de Paris), chercheuse, consultante
- Robert SANTUCCI : professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias