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MITSCHERLICH EILHARD (1794-1863)

Chimiste allemand, né à Neuende et mort à Berlin, qui est devenu célèbre à la suite de ses travaux sur l'isomorphisme. Eilhard Mitscherlich étudie les langues orientales à Nuremberg puis à Paris et espère participer à la mission que Napoléon doit envoyer en Perse en 1813. L'abandon de ce projet l'amène à étudier la médecine à Göttingen ; mais, dans la bibliothèque de cette université, il examine des manuscrits persans et publie à partir de ses notes une Historia Thaharidarum historicis nostris hujusque incognitorum Persiae principum (1814). Attiré par la chimie, il va l'étudier à Berlin en 1818 et découvre, l'année suivante, l'isomorphisme. À partir de ce phénomène, il met au point une méthode de détermination du poids atomique des éléments. La loi de Mitscherlich fut très vite adoptée par les chercheurs, en particulier par Jöns Jacob Berzelius ; celui-ci, conscient de l'importance de la découverte de Mitscherlich, l'engage à venir travailler dans son laboratoire, à Stockholm (1820-1822). À son retour, il est nommé professeur assistant puis professeur de chimie à l'université de Berlin (1825) et membre de l'Académie des sciences de cette ville, où il poursuit ses travaux sur la cristallographie : il montre le dimorphisme du soufre, décrit deux isomères de l'acide tartrique et améliore les instruments de mesure des angles des cristaux. En outre, durant l'hiver de 1823-1824, il travaille avec Fresnel sur la modification des propriétés optiques des cristaux sous l'action de la température. Il s'intéresse également à la géologie, notamment à la volcanologie, et, avec Pierre Berthier, il fabrique des micas et du pyroxène artificiels. Il publie quelques articles sur le métamorphisme des roches à haute température. Enfin, en 1833, il synthétise le benzène, qu'il baptise « benzine », lui attribue la formule C3H3 et prépare des dérivés benzéniques. Il découvre l'acide sélénieux. Parmi ses nombreuses publications, le Lehrbuch der Chemie (1831) est un traité de chimie classique ; il fut très tôt traduit en français par B. Valérius (1835-1836) et en anglais par S. L. Hammick (1838).

— Jacqueline BROSSOLLET

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