TAJÍN EL
Au cœur du pays des Indiens Totonaques, près de Papantla dans l'État de Veracruz, le centre d'El Tajín présente ses pyramides, ses palais en ruine et des terrassements souvent recouverts d'une végétation luxuriante. De nombreux monuments (plusieurs centaines apparemment) sont encore dissimulés dans la jungle environnante. Il s'agit là d'une des cités les plus importantes de cette zone orientale du Mexique qui a été, dès le Ier millénaire avant notre ère, le siège d'une civilisation évoluée, celle des Olmèques.
El Tajín semble avoir connu deux floraisons successives, l'une contemporaine de Teotihuacán, l'autre correspondant à l'époque toltèque. Les monuments dégagés sont répartis sur 960 hectares et relèvent de l'une ou l'autre de ces phases.
Le plus ancien d'entre eux est une pyramide à six corps, s'élevant de 25 mètres sur une base carrée de 35 mètres de côté ; les parois sont creusées de 364 niches qui ont donné son nom au monument. L'escalier, d'une seule volée, est bordé de larges balustrades décorées de volutes. Cette pyramide limite un des côtés d'une place triangulaire encadrée par deux autres édifices plus bas ; l'un d'eux est surmonté d'une stèle-statue en pierre volcanique gris foncé, de forme triédrique, représentant un personnage décoré d'ornements en volutes. Ces volutes, caractéristiques du style d'El Tajín à l'époque classique, se retrouvent quelquefois dans le décor des monuments de Teotihuacán.
Les monuments postclassiques d'El Tajín comportent notamment des « palais », édifices horizontaux à un ou deux étages, dont les salles sont couvertes par des voûtes que maintenait un ciment extrêmement solide. Le palais des Colonnes présente des inscriptions hiéroglyphiques qui témoignent d'influences mayas et toltèques. De nombreux bas-reliefs traitent des thèmes typiquement toltèques (scènes de bataille, sacrifices humains), mais leur style reflète la tradition classique de la région. Deux jeux de balle ont été découverts à El Tajín. Le plus grand d'entre eux est décoré de quatre grands panneaux en bas relief dont la facture se rattache au style classique (volutes, bandes entrelacées), tandis que les sujets représentés, rites sacrificiels en rapport avec le jeu de balle, sont d'inspiration toltèque et rappellent les bas-reliefs mayas-toltèques de Chichén-Itzá.
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Écrit par
- Jacques SOUSTELLE : de l'Académie française, professeur à l'École des hautes études en sciences sociales, Paris
Classification
Médias
Autres références
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PRÉCOLOMBIENS - Méso-Amérique
- Écrit par Rosario ACOSTA NIEVA , Encyclopædia Universalis , Brigitte FAUGÈRE , Oruno D. LARA et Éric TALADOIRE
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