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STURTEVANT ELAINE (1924-2014)

L’ artiste américaine Elaine Sturtevant a suscité une vaste controverse dans les années 1960-1970 en réimaginant les œuvres d’artistes célèbres tels qu’Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Marcel Duchamp, Jasper Johns, Joseph Beuys et Keith Haring. Elle obtient la reconnaissance à partir des années 1980 pour son travail d’appropriation artistique. Son esthétique pose de nombreuses questions non seulement à propos des notions d’authenticité, de célébrité et d’originalité mais aussi à propos du processus créatif lui-même. Bien que certains artistes du pop art l’aient soutenue, notamment Lichtenstein, Frank Stella ou Andy Warhol (auquel elle a entièrement consacré une exposition, en 1966, en montrant des reproductions de ses sérigraphies de la série Flowers), d’autres s’en sont offusqués, ainsi Claes Oldenburg après qu’elle eut « recréé » en 1967 The Store, l’une de ses sculptures-installations, dans le quartier même où l’artiste l’avait montrée en 1961.

Elaine Frances Horan, qui adoptera le pseudonyme de « Sturtevant », naît le 23 août 1924 à Lakewood, dans l’Ohio. Elle obtient une maîtrise de psychologie au Teachers College of Columbia University, à New York, avant d’étudier à l’Art Students League, dans la même ville.

Elle commence à reproduire à la main des œuvres de ses contemporains qu’elle expose pour la première fois en 1965 à la galerie Bianchini à New York. Elle propose ainsi le concept de répétition, plutôt que d’imitation, en suivant les mêmes processus de création que les artistes dont elle réplique les gestes. Dans les années 1980, elle est alors perçue comme l’inspiratrice du mouvement américain « appropriationniste » porté par des artistes tels que Mike Bidlo, Sherrie Levine ou Richard Prince qui reproduisent des œuvres sans aucun changement. Au milieu de cette décennie, elle pratique l’art de la citation avec des « copies » de photographies, de vidéos et de performances d’Anselm Kiefer, Felix Gonzalez-Torres ou Paul Mac Carthy.

Le musée d’Art moderne de Francfort lui consacre l’exposition The Brutal Truth (2004) et le musée d'Art moderne de la Ville de ParisThe RazzleDazzle of Thinking (2010). En 2011, elle est récompensée par un lion d’or à la biennale de Venise pour l’ensemble de sa production.

Elle meurt le 7 mai 2014 à Paris.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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