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MAYENCE ÉLECTORAT DE

Territoire, dont l'archevêque de Mayence, premier Électeur du Saint Empire depuis le xiiie siècle, possède la souveraineté territoriale (Landeshoheit) comme prince de cet Empire (à ne pas confondre avec son diocèse, beaucoup plus étendu). Les Électeurs successifs élargissent leur territoire avec des centres sur le Rhin moyen (Bingen), dans la Franconie (Aschaffenburg), en Hesse (Fritzlar-Amönenburg) et en Thuringe (Eichsfeld, Erfurt). La capitale, Mayence, donne son unité à l'ensemble. L'importance de cet électorat ne résulte ni de l'étendue, réduite, de son territoire ni de sa population (400 000 habitants au xviiie siècle), mais des fonctions que l'archevêque de Mayence exerce dans l'Empire en tant que archichancelier, directeur de la Diète de l'Empire, primat de l'Église allemande. En principe, l'autorité du prince-électeur dans l'électorat est absolue depuis 1462 ; en réalité, le chapitre (vingt-quatre capitulaires) joue un rôle considérable qui oblige les archevêques au moment de leur élection à accepter les capitulations. Ce chapitre prend part au gouvernement du territoire.

Le déclin du Saint Empire au xive siècle provoque aussi celui de l'archevêché, qui est gêné par les territoires voisins, surtout par le Palatinat et la Hesse. Les doubles élections au trône épiscopal de 1328, de 1346, de 1374, de 1397 et de 1461 nuisent à l'électorat ; la dernière conduit à une querelle destructive du chapitre, dans laquelle Mayence perd ses positions les plus importantes en Hesse au profit du landgrave et dans la région Rhin-Odenwald au profit du Palatinat. Les Électeurs Diether von Isenburg (1459-1463 et 1475-1482), fondateur de l'université, et Berhold von Henneberg (1484-1504) ne réussissent pas à éviter ce déclin. Avec la Réforme, l'importance de l'électorat diminue du fait de la perte d'une partie de son diocèse, les princes et les villes impériales de ce diocèse devenant protestants. Par la Contre-Réforme l'électorat réussit à se remettre, mais son importance reste limitée malgré les efforts de Johann Philipp von Schönborn (1647-1673), qui dirige la ligue du Rhin sous l'influence française (1658-1667) et essaie de jouer dans l'Empire le rôle de médiateur entre le Corpus evangelicorum et le Corpus catholicorum. Il peut s'assurer la possession de la Bergstrasse et reprend en 1664 définitivement Erfurt, qu'il avait déjà failli perdre. Dans la deuxième moitié du xviiie siècle, sous Emmerich Joseph von Breidbach-Bürresheim (1763-1774) et Friedrich Karl von Erthal (1774-1802), Mayence devient un important centre de l'Aufklärung catholique en Allemagne. Pendant les guerres de la Révolution, l'électorat est réduit par l'occupation française — en 1797 Mayence devient chef-lieu de département du Mont-Tonnerre — à la région du Oberstift autour d'Aschaffenburg. Ce territoire est sécularisé en 1803 et devient une partie de l'État créé pour Karl Theodor von Dalberg, dernier Électeur de Mayence.

— Peter Claus HARTMANN

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