ÉLÉMENTS NATIFS
Gisements
Or
Les gisements d'or peuvent être divisés en quatre groupes :
– filons associés à des plutons granitiques ;
– concentrations détritiques ;
– gisements dans des terrains métamorphiques ;
– gisements dans des roches magmatiques.
La genèse de ces deux derniers types de gisements est controversée.
Gîtes filoniens
Les filons aurifères sont en général plus ou moins étroitement associés à des plutons granitiques. Leur gangue est quartzeuse surtout. L'or natif est souvent très finement disséminé dans la gangue et dans des sulfures, entre autres la pyrite, le mispickel (arsénopyrite), la pyrrhotite, la stibine. Il est fréquent qu'il se concentre dans la partie superficielle des filons, par suite du lessivage des autres minéraux. Lorsqu'il n'est pas natif, l'or entre presque toujours dans la composition de tellurures. Il est souvent associé à l'argent à l'état natif (électrum), ou sous forme de tellurures.
D'importants gisements filoniens sont situés au Zimbabwe, au Canada (Ontario, Colombie-Britannique) et dans l'ex-URSS (Oural, Transbaïkalie). En France, il faut citer les mines du Châtelet (Creuse) et de Salsigne (Aude).
Concentrations détritiques
Par suite de la désagrégation des roches ou de filons aurifères, l'or peut se trouver concentré sous forme de « pépites » dans des éluvions ou, plus souvent, dans des alluvions actuelles ou anciennes, consolidées ou non (gîtes de type placer). L'or des placers est donc pour l'essentiel détritique, mais des études ont montré qu'une partie peut être néoformée. Grâce à sa très forte densité, l'or est extrait des sédiments par des procédés mécaniques, à l'aide d'un pan (batée) ou d'un sluice (couloir).
L'importance économique des gîtes alluvionnaires, très prédominante autrefois, tend à diminuer. Les placers aurifères les plus importants se trouvent en Californie, et dans le bassin du Congo et de l'Oubangui. En France, de nombreuses rivières charrient des paillettes d'or, autrefois exploitées. Dans les Cévennes, par exemple, il s'est produit une double concentration alluvionnaire, d'abord dans des conglomérats houillers, puis dans les alluvions actuelles des rivières qui érodent les conglomérats aurifères (la Cèze, les Gardons, etc.).
L'or dans des terrains métamorphiques
Le plus gros gisement mondial, celui du Witwatersrand (Afrique du Sud), appartient à ce type. L'or se localise, avec de nombreux autres minéraux, dans certains horizons de conglomérats précambriens faiblement métamorphisés. De nombreux arguments sont en faveur d'une ancienne concentration alluvionnaire, mais une autre hypothèse génétique fait appel à des solutions hydrothermales qui auraient introduit l'or bien après le dépôt des conglomérats.
L'or dans des roches volcaniques
L'or natif est présent dans certains gisements sous forme d'amas ou de filons dans des roches magmatiques basiques et ultrabasiques (Australie, Canada, Boliden en Suède, le célèbre Mother Lode de Californie) ou calco-alcalines (Colorado, Pérou). La minéralisation est-elle génétiquement liée aux roches magmatiques encaissantes ou à des plutons granitiques proches ou cachés ? Les opinions divergent selon les gisements dont il s'agit et selon les auteurs.
Platine
Le platine existe presque toujours à l'état natif, mais non pur, car il forme des alliages, essentiellement avec d'autres métaux de la famille du platine (surtout l'iridium) et avec le fer.
Le platine est parfois « camouflé » sous forme de très fines inclusions dans des cristaux de sulfures de fer ou de nickel. Les gîtes de platine économiquement importants sont liés à des roches magmatiques basiques et ultrabasiques, sous forme de cristaux isolés et de petites concentrations dans ces roches. On exploite soit[...]
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Écrit par
- Guy ROGER : docteur ès sciences, chargé de recherche au C.N.R.S., au Laboratoire de géologie appliquée de l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
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