Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉLEVAGE

Une demande globale de produits d’élevage toujours dynamique

Bien que la consommation de viande bovine par habitant ait tendance à diminuer en France, celle de l’ensemble des viandes et autres produits de l’élevage continue à progresser à l’échelle de la planète. Ce phénomène touche plus particulièrement les pays émergents, même si les grandes aires culturelles continuent à marquer fortement les habitudes et les interdits alimentaires, qu’il s’agisse de la consommation de viande porcine dans les pays musulmans ou de celle de viande de vache en Inde.

La demande mondiale de produits de l’élevage ne cesse de croître malgré le développement des critiques de plus en plus vives à l’égard de la consommation de viandes et de certains de leurs modes de production. Une partie de la demande sociale n’est d’ailleurs pas dépourvue de contradictionsdans la mesure où de nombreux consommateurs souhaitent à la fois que les viandes mises sur le marché le soient aux prix les plus bas possible, mais aussi qu’elles ne proviennent pas de structures d’élevage de grande dimension où les coûts de production sont pourtant moins élevés.

Production de viande de poulet (2016) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Production de viande de poulet (2016)

La production mondiale de viande de volailles a progressé depuis le milieu des années 1990 au rythme moyen de 4 p. 100 par an, celle de viande porcine de 2 p. 100 par an et celle de viande de bœuf de 1 p. 100 par an. Si ces disponibilités protéiques ont ainsi régulièrement augmenté au niveau global, leur répartition n’en demeure pas moins très inégale à la fois selon les grands ensembles géographiques et les régions et, encore davantage, selon les familles et les individus.

Production de viande porcine (2016) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Production de viande porcine (2016)

Production de viande bovine - crédits : Encyclopædia Universalis France

Production de viande bovine

L’échelle des revenus joue un rôle primordial dans l’importance de la consommation de produits animaux. Les progressions particulièrement marquées enregistrées dans des pays émergents tels que la Chine et le Brésil soulignent le rôle de l’amélioration des niveaux de vie sur la transition alimentaire, phénomène qui se traduit dans les régimes alimentaires par le remplacement des calories d’origine végétale par celles d’origine animale.

Dans les pays développés, des situations contrastées sont observées dans un contexte global de plafonnement ou de très légère progression de la consommation de protéines d’origine animale. Si la consommation de produits animaux continue à progresser, mais modestement, aux États-Unis, elle s’est réduite en France où la consommation de viande bovine a reculé de plus de 10 p. 100 depuis le début des années 2000. Si cela s’explique par des raisons économiques (la viande bovine étant la plus onéreuse de toutes les viandes), parfois éthiques (le regard que la société, devenue plus sensible au bien-être animal, porte sur les animaux a changé), il s’agit aussi, dans une certaine mesure, d’une conséquence de crises sanitaires (crise de la vache folle, substitution frauduleuse de viande de cheval à la place de viande de bœuf dans certains plats préparés…) très largement médiatisées.

Parallèlement aux niveaux de revenus et aux évolutions des habitudes alimentaires, la croissance démographique a joué un rôle majeur dans l’accroissement de la demande, en quantités absolues, de produits de l’élevage à l’échelle mondiale. Rappelons que la population mondiale est passée de 3 à 7,3 milliards de personnes entre 1962 et 2015, la plus grande part de cette progression ayant eu lieu dans les pays en développement. Cette dimension démographique est venue s’ajouter dans un certain nombre de pays aux effets de la transition alimentaire.

Parcs d’engraissement de bovins aux États-Unis - crédits : Steve Estvanik/ Shutterstock

Parcs d’engraissement de bovins aux États-Unis

À l’échelle mondiale et pour la viande bovine, la consommation moyenne est de l’ordre de 9,5 kilogrammes par personne et par an. Pour la viande ovine et caprine, elle atteint presque 2 kilogrammes par personne et par an. Ces chiffres ont peu évolué depuis le début des années 1960, l’augmentation de la consommation de ces viandes étant proche de celle[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France

Classification

Médias

Élevage de bovins en Inde - crédits : Shrikant Singh/ Pacific Press/ LightRocket/ Getty Images

Élevage de bovins en Inde

Élevage industriel de poulets de chair - crédits : Branislavpudar/ Shutterstock

Élevage industriel de poulets de chair

Production de viande de poulet (2016) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Production de viande de poulet (2016)

Autres références

  • FRANCE - (Le territoire et les hommes) - Espace et société

    • Écrit par
    • 14 014 mots
    • 4 médias
    ...parisien dominent les systèmes de grande céréaliculture. Le Sud-Ouest est lui aussi orienté vers la céréaliculture, notamment le maïs à destination des élevages. Le centre du pays et les moyennes montagnes sont tournés vers l’élevage extensif ovin et bovin. La haute montagne reste un territoire de production...
  • AFGHANISTAN

    • Écrit par , , , , , , et
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    ...spectaculairement acrobatiques en montagne ou, sur les piémonts sud, par des réseaux non moins spectaculaires de galeries captantes souterraines (karez), et d'un élevage qui lui est parfaitement intégré (collecte des déjections animales pour fertiliser les champs, utilisation du gros bétail pour les...
  • AFRIQUE (Histoire) - Préhistoire

    • Écrit par
    • 6 326 mots
    • 3 médias
    Une quatrième option se matérialise avec des « économies mixtes » articulées sur des villages plus ou moins sédentaires combinant agricultureet élevage, comme le montrent les données de la dépression du Fayoum en Égypte du Nord, datés de 5000 avant J.-C. Le mode de vie en village, avec des...
  • AGRICOLE RÉVOLUTION

    • Écrit par et
    • 8 076 mots
    ...parqués dans leurs pâturages, mais plus souvent par les bovins mis à l'attache dans les étables. Toutefois, la précarité des fumures correspondait à la pauvreté des cheptels vifs : faute de moyens pécuniaires et faute de nourriture d'hiver disponible pour l'entretien des bestiaux, l'élevage demeurait...
  • Afficher les 118 références