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COREY ELIAS JAMES (1928- )

Chimiste américain né le 12 juillet 1928 à Methuen (Massachusetts), Elias James Corey fait ses études au Massachusetts Institute of Technology (M.I.T., Cambridge), où il obtient un doctorat en 1950. L'année suivante, il est assistant à l'université de l'Illinois à Urbana ; il y est promu professeur adjoint en 1954, puis professeur en 1956, alors qu'il n'a que vingt-sept ans. En 1959, il rejoint l'université Harvard (Cambridge, Massachusetts), dont il devient en 1965 directeur du département de chimie.

La production scientifique de Corey et de son groupe est impressionnante. On lui doit la synthèse d'une centaine de molécules de structures souvent complexes et de grande importance thérapeutique. Parmi tous ses résultats, on peut citer la synthèse, en 1964, de composés naturels tels le longifolène et les caryophyllènes, appartenant à la famille des sesquiterpènes et possédant des structures complexes très originales. Corey a réussi en 1968 la première synthèse de prostaglandines. Ces composés, produits en très faibles quantités par certains organismes vivants, étaient alors peu disponibles. Les travaux de Corey ont permis d'en obtenir en quantité suffisante pour qu'elles soient l'objet de recherches fondamentales ; celles-ci ont montré que les prostaglandines, actives à de très faibles doses, sont impliquées dans des fonctions physiologiques aussi importantes et différentes que la régulation des réponses immunitaires et de la pression sanguine, les phénomènes de coagulation et la régulation des contractions pendant les accouchements. En 1988, Corey publie la synthèse du ginkgolide B, substance extraite de l'arbre Ginkgo biloba, et utilisée depuis très longtemps par la médecine traditionnelle chinoise ; ce produit, aujourd'hui préparé à une échelle importante, est commercialisé par des firmes pharmaceutiques pour traiter l'asthme et les problèmes de circulation sanguine.

Dès les années 1960, Corey a proposé et développé une méthodologie nouvelle de synthèse organique qu'il a appelée analyse rétrosynthétique. Le principe proposé par Corey est de partir de la molécule cible que l'on veut préparer et d'envisager la rupture de chacune des liaisons chimiques qu'elle renferme (processus de déconnexion), ce qui remplace la molécule cible initiale par de nouvelles molécules de plus en plus simples, à partir desquelles on doit pouvoir remonter à la molécule cible initiale. Le succès de la rétrosynthèse va dépendre de l'efficacité et de la sélectivité de l'ensemble des réactions qui seront mises en œuvre, à l'issue du processus de déconnexion, pour effectuer la synthèse de la molécule cible initiale. Dès 1969, l'analyse rétrosynthétique a fait l'objet d'un traitement informatisé.

Elias James Corey a obtenu le prix Nobel de chimie en 1990, et la médaille Priestley, décernée par l'Américan Chemical Society, en 2004.

— Georges BRAM

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sud-XI-Orsay

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