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DI RUPO ELIO (1951- )

Homme politique belge, Elio Di Rupo fut Premier ministre du royaume de Belgique de 2011 à 2014.

Elio Di Rupo - crédits : Olivier Polet/ Corbis/ Getty Images

Elio Di Rupo

Elio Di Rupo est né le 18 juillet 1951 à Morlanwelz, au centre du Hainaut, au cœur du sillon industriel wallon alors florissant. Celui qui deviendra soixante ans plus tard le Premier ministre du royaume de Belgique a vu le jour dans un baraquement de guerre en bois. Sa famille est venue des Abruzzes, avec tant d'autres immigrés italiens appelés dans les charbonnages. Son père meurt d'un accident de la route alors qu'il a un an. Plusieurs des sept enfants vont en orphelinat. Lui, le benjamin, reste avec sa mère, analphabète. Un professeur de sciences à l'école technique lui lance un jour, alors qu'il a dix-sept ans : « Di Rupo, tu vaux quelque chose, tu devrais travailler plus » ; c'est le déclic.

On ne sacrifie pas à l'anecdote en donnant ces précisions. La vie d'Elio Di Rupo est un cas exceptionnel d'ascension sociale, qui ne manquera jamais d'influencer son tempérament et ses convictions solidaires, son souci des identités multiples, son attachement à l'unité de la Belgique par gratitude pour ce pays qui l'aura intégré au plus haut de l'État.

Docteur en chimie, Elio Di Rupo entame, à la fin des années 1970, une carrière de chercheur. Elle sera brève. Il milite chez les Jeunes Socialistes et se présente en 1982 aux élections communales à Mons. Comme conseiller auprès de ministres socialistes wallons ou en tant qu'inspecteur à l'administration wallonne de l'Énergie, il connaît de l'intérieur les débuts de la régionalisation. Sa notoriété et son talent pour se singulariser se dévoilent aux élections locales montoises suivantes, en 1988. Sa popularité s'avère supérieure à celle du candidat tête de liste du Parti socialiste (PS). On manifeste, en vain, dans les rues de Mons pour qu'il en devienne le bourgmestre ; ce n'est que partie remise – il le sera dès 2001, et le restera, avec le statut d'« empêché » lorsqu'il sera ministre –, mais, dans un pays peu coutumier des expressions politiques publiques, la péripétie frise le phénomène. Pour réduire la pression, les autorités du PS l'envoient siéger au Parlement européen en 1989.

Des fonctions multiples

Il en reviendra pour commencer une carrière ministérielle multiforme, d'abord à la Communauté française, au début de 1992, où il est ministre de l'Enseignement puis, en 1993, de l'Audiovisuel. Il devient chef de file du PS au gouvernement fédéral en tant que vice-Premier ministre, en charge des Communications et des Entreprises publiques d'abord (1994-1995), de l'Économie et des Télécommunications ensuite (1995-1999). Enfin, il est ministre-président de la Région wallonne, de 1999 à 2000, puis de 2005 à 2007.

En dépit de la brièveté de ces étapes, le ministre Di Rupo parvient à imprimer sa marque à chacune d'entre elles : qu'il s'agisse de rendre confiance, même temporairement, à un monde enseignant déstabilisé par un long mouvement social ; de s'inscrire dans le mouvement de libéralisations d'entreprises publiques qu'il s'attachera à faire passer pour des « consolidations stratégiques » ; ou de lancer un « contrat d'avenir pour la Wallonie », ambitionnant de rompre avec des pratiques qui entravent son redressement.

Lorsqu'il est ministre fédéral, il fait involontairement l'actualité dans un autre registre, celui du privé, qu'il n'y aurait pas lieu d'évoquer si l'incident n'avait marqué une profonde fêlure, des connivences ou des aversions irréductibles : en novembre 1996, alors que l'émotion suscitée l'été précédent par l'affaire Dutroux est restée vive, un jeune mythomane conduit la justice à ouvrir une enquête à son sujet. Si les accusations de pédophilie sont rapidement réduites à néant, il doit assumer[...]

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Écrit par

  • : diplômé en droit de l'Université catholique de Louvain (Belgique) et en journalisme (École supérieure de Lille), journaliste

Classification

Média

Elio Di Rupo - crédits : Olivier Polet/ Corbis/ Getty Images

Elio Di Rupo

Autres références

  • BELGIQUE - La période contemporaine

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    • 9 057 mots
    • 3 médias
    ...négociation d'une nouvelle réforme de l'État et la formation d'un gouvernement par la mise en présence de plusieurs partis autour des deux vainqueurs du scrutin, la N.-V.A. de Bart De Wever du côté flamand (27 sièges sur 150 à la Chambre) et le P.S. d' Elio Di Rupo du côté francophone (26 sièges).