DI RUPO ELIO (1951- )
Premier ministre après une longue crise
Son pouvoir de séduction, la hantise de déplaire, un souci obsessionnel de l'image et de la communication, un autoritarisme tempéré par la patience et l'écoute ressortent des portraits qui sont régulièrement faits de lui. La classe politico-médiatique, à plusieurs reprises, voit en lui un Premier ministre en puissance. Y compris dans la Flandre majoritaire dont le profil dominant, plus à droite et nationaliste, s'accommode pourtant mal, a priori, d'un leader fédéral à la fois socialiste et wallon...
C'est en décembre 2011 qu'il accède à la fonction, à l'issue de plus de cinq cents jours de la crise politique la plus longue de l'histoire du pays, et après deux étapes intermédiaires : il est nommé par le roi Albert II « préformateur » en juillet 2010 et formateur en mai 2011. Face à de considérables défis institutionnels, financiers et socioéconomiques, il dirige une coalition de six partis, couvrant le large spectre idéologique des trois familles politiques traditionnelles (socialiste, chrétienne-humaniste, libérale). Son gouvernement s'attelle aussitôt à des urgences budgétaires laissées en suspens depuis les élections fédérales de juin 2010, notamment par un aménagement des fins de carrière. Il s'attache également à concrétiser ce qui deviendra la sixième réforme de l'État. Dans ce registre institutionnel qui requiert des majorités parlementaires plus larges (aux deux tiers des voix), les deux partis écologistes apportent, de l'extérieur de la coalition, leur soutien au gouvernement. La première étape de cette réforme s'achève le 13 juillet 2012 avec notamment le vote, hautement symbolique, de la scission de l'arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde, demandée de longue date par les Flamands. À la Chambre, Elio Di Rupo fait ce commentaire : « On peut désormais aller vers une Belgique plus moderne, avec un État fédéral plus efficace mais aussi des régions et des communautés plus fortes. » En mai 2014, à la suite de la progression des indépendantistes flamands aux élections législatives, Elio Di Rupo présente sa démission au roi Philippe. En octobre de la même année, il est réélu pour un quatrième mandat à la tête du PS. Après les élections fédérales de mai 2019, il négocie avec Ecolo et le Mouvement réformateur (MR) et, en septembre, prend la tête, pour la troisième fois, du gouvernement wallon. Elio Di Rupo est remplacé à la tête du PS par Paul Magnette en octobre 2019.
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Écrit par
- Paul PIRET : diplômé en droit de l'Université catholique de Louvain (Belgique) et en journalisme (École supérieure de Lille), journaliste
Classification
Média
Autres références
-
BELGIQUE - La période contemporaine
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Jean FANIEL et Xavier MABILLE
- 9 057 mots
- 3 médias
...négociation d'une nouvelle réforme de l'État et la formation d'un gouvernement par la mise en présence de plusieurs partis autour des deux vainqueurs du scrutin, la N.-V.A. de Bart De Wever du côté flamand (27 sièges sur 150 à la Chambre) et le P.S. d' Elio Di Rupo du côté francophone (26 sièges).