ELISA (enzyme-linked immunosorbent assay)
ELISA est l’acronyme d’enzyme-linkedimmunosorbentassay, ou encore « dosage immuno-enzymatique sur support solide ». Il désigne une méthode de dosage immunologique d’une substance – a priori quelconque du moment qu’il existe un anticorps capable de la reconnaître spécifiquement – en utilisant des anticorps. Cette méthode, mise au point en 1971 par Eva Engvall (née en 1940) et Peter Perlmann (1919-2005) de l’université de Stockholm, a supplanté toutes les méthodes antérieures.
Les tests ELISA reposent sur un principe simple. La molécule à doser (l’antigène), immobilisée sur un support solide est reconnue par son anticorps spécifique. Ce dernier peut être marqué par une enzyme dont la détection colorimétrique est aisée (méthode mise au point par Stratis Avrameas en 1969) ou par un fluorophore (technique de marquage des protéines à la fluorescéine utilisée depuis les années 1950), qui offre une très grande sensibilité de détection. Le complexe antigène-anticorps formé peut également être détecté par un anticorps qui reconnaît le complexe, le complexe ternaire final étant ensuite révélé de la même manière que précédemment.
Dans la pratique, par exemple dans le cas de la recherche de la présence d’anticorps anti-VIH dans le sang (signe de l’exposition au virus), on utilise des plaques multi-puits dites de microtitration en matière plastique. L’antigène (une protéine du virus) est adsorbé au fond des puits ; la plaque est ensuite lavée avec un détergent ; les sites de fixation non spécifique de la matière plastique sont saturés avec une solution de lait en poudre dégraissé, substance qui sature tous les sites de fixation non spécifiques, et qui de plus est peu onéreuse ; puis la plaque est lavée de nouveau avec un détergent. Les puits sont ensuite recouverts avec des dilutions sérielles du sérum humain à tester dans un sérum animal neutre, de façon à assurer une concentration en protéines constante. On laisse en contact quelques minutes puis on lave la plaque de façon à enlever le sérum non fixé. On ajoute ensuite une solution d’anticorps (de lapin ou de chèvre) qui reconnaissent spécifiquement les anti-anticorps humains (antiglobulines) et sur lesquels sont fixés l’enzyme de révélation ou le fluorophore, selon le fabricant du test. On laisse en contact quelques minutes puis on lave et on révèle la quantité de marqueur enzymatique ou fluorescent restée fixée au fond des puits. Cette quantité est dans ce cas proportionnelle à la quantité d’anticorps anti-HIV. L’ensemble des opérations est réalisé par des automates. La méthode peut être quantitative ou qualitative. Il existe de nombreuses variantes de ce protocole de base qui est aisément adaptable à n’importe quelle situation clinique et expérimentale, du moment qu’une molécule antigénique est définie.
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