BORNE ÉLISABETH (1961- )
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La Première ministre
En juin 2022, Élisabeth Borne est élue députée du Calvados à l’issue d’élections législatives qui privent cependant son gouvernement de majorité parlementaire. Dans un contexte international particulièrement instable, marqué par le conflit russo-ukrainien, alors que la crise énergétique et l’inflation rognent le pouvoir d’achat des Français, elle se voit officiellement chargée, sans pour autant renoncer à la poursuite du programme néolibéral d’Emmanuel Macron, de mettre en œuvre une « planification écologique et énergétique ».
Faute de majorité à l’Assemblée nationale, pour l’ensemble des textes relatifs aux finances ou au financement de la Sécurité sociale, Élisabeth Borne recourt vingt-trois fois à l’article 49, alinéa 3 de la Constitution (dit article « 49-3 ») qui permet de considérer qu’un texte est adopté sans vote, à condition que l’Assemblée nationale ne renverse pas le gouvernement. C’est dans ce cadre qu’elle parvient de justesse, en avril 2023, à faire adopter une réforme des retraites particulièrement impopulaire. Outre les réserves manifestes de la majorité des députés, cette adoption se fait en dépit d’une mobilisation populaire et syndicale exceptionnelle, menée par les principaux syndicats du pays pour une fois unis, ainsi que de l’écrasante opposition des Français à la réforme.
Issue de la gauche socialiste, Élisabeth Borne est en outre confrontée au glissement à droite du président, qui appelle à plusieurs reprises à un retour à l’autorité. Le dernier projet de loi défendu par Élisabeth Borne rompt avec la promesse macroniste initiale de gouverner « en même temps » au centre gauche et au centre droit. La loi immigration que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait reportée en août 2022 « à la demande de la Première ministre » est finalement votée en décembre 2023. Son contenu est tellement durci par la droite sénatoriale en commission mixte paritaire, que le gouvernement et le président décident de le soumettre au Conseil constitutionnel, afin qu'il soit purgé de ses dispositions contraires à la Constitution et aux droits fondamentaux.
Prenant acte, dans sa lettre de démission, de la volonté du président Emmanuel Macron de nommer un nouveau Premier ministre, Élisabeth Borne renonce à son mandat le 8 janvier 2024. Elle est remplacée à ce poste par Gabriel Attal. À la fin d’une année politique agitée, elle est nommée en décembre 2024 ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avec le titre de ministre d’État, dans le gouvernement de François Bayrou.
(Voir également : FRANCE, chronologie contemporaine)
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Écrit par
- Blaise MAGNIN : politiste
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