Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ANSCOMBE ELIZABETH (1919-2001)

La philosophe britannique Elizabeth Anscombe, proche de Ludwig Wittgenstein, fut, avec Georg Henrik von Wright, l'exécutrice testamentaire de son œuvre. Ses idées personnelles exercèrent par ailleurs une certaine influence dans les cercles philosophiques.

Née le 18 mars 1919 à Limerick, en Irlande, Gertrude Elizabeth Margaret Anscombe étudie à la Sydenham School de Londres et au Saint Hugh's College d'Oxford. Alors qu'elle est chargée de recherche au Newnham College de Cambridge au début des années 1940, elle rencontre Wittgenstein, dont elle deviendra l'amie et le disciple. La jeune Elizabeth Anscombe traduit ainsi en anglais les dernières œuvres de son maître, Bemerkungen über die Grundlagen der Mathematik (1956, Remarks on the Foundations of Mathematics), et Philosophische Untersuchungen (1953, Philosophical Investigations). Elle explique l'évolution de sa pensée dans An Introduction to Wittgenstein's Tractatus (1959).

Elizabeth Anscombe concentre quant à elle ses travaux personnels sur la philosophie de l'action et l'éthique. Dans Intention (1957, L'Intention), elle met ainsi davantage en avant les raisons que les causes de l'action. L'article « Modern Moral Philosophy » (1958) défend l'idée d'un retour à la notion aristotélicienne de vertu au détriment du conséquentialisme moderne, un terme qu'elle a forgé. Convertie au catholicisme en 1940, Elizabeth Anscombe reprend à son compte nombre d’enseignements philosophiques et moraux de l'Église. Elle condamne ainsi la contraception dans Contraception and Chastity (1975) et fait sienne la preuve ontologique de l'existence de Dieu. Acceptant la notion catholique de guerre juste, elle critique l'entrée du Royaume-Uni dans la Seconde Guerre mondiale et s'oppose à ce que l'université d'Oxford décerne un diplôme honoraire au président Harry Truman en 1956.

Elizabeth Anscombe travaille comme chercheuse au Somerville College d'Oxford de 1946 à 1964 et enseigne à l'université de Chicago. En 1970, elle est nommée titulaire de la chaire de philosophie qu'occupait Wittgenstein à Cambridge. Femme à l'esprit indépendant, Elizabeth Anscombe fume le cigare, porte le monocle et revêt pantalons et tuniques à une époque où cette tenue masculine n'est pas vraiment acceptable pour une femme. Elle épouse en 1941 le philosophe Peter Geach, dont elle aura sept enfants. Elle s'éteint le 5 janvier 2001, à Cambridge.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • L'INTENTION (G. E. M. Anscombe)

    • Écrit par
    • 908 mots

    L'Intention, de Gertrude Elisabeth Margaret Anscombe (trad. M. Maurice et C. Michon, Gallimard, Paris, 2002) figure au nombre de ces livres qui, malgré le peu d'écho dont ils ont bénéficié auprès d'une large fraction de la philosophie française, n'en ont pas moins contribué à...