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LEONARD ELMORE (1925-2013)

Elmore Leonard - crédits : MDCarchives

Elmore Leonard

Né à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), Elmore Leonard étudie à l'université de Detroit (Michigan), une ville où il situera plus tard une série de romans. Il publie sa première nouvelle, Trail of the Apache, en 1951. Rédacteur publicitaire, puis scénariste de films culturels et industriels, il va parallèlement continuer pendant une quinzaine d'années à écrire des romans et des nouvelles inspirés du western. La vente d'un de ses livres au cinéma (Hombre, 1961) lui permet, à partir de 1967, de se consacrer à plein temps à l'écriture. Il abandonne le western pour le roman noir ; ainsi écrit-il plusieurs récits qui ont pour cadre la ville de Detroit, réputée pour son taux élevé de criminalité. Dans Payement cash (1974), trois minables voyous font chanter un homme d'affaires et abattent sa maîtresse ; pour se venger, mais aussi pour se protéger, le mauvais payeur se lance à la poursuite des tueurs. Les livres suivants, Plus gros que le ventre (1976) et surtout Homme inconnu n0 89 (1977), constituent une véritable chronique de la délinquance américaine des années 1970. Si les intrigues sont solidement charpentées, la richesse des histoires provient surtout des descriptions minutieuses de la vie quotidienne et de l'épaisseur des personnages, toujours parfaitement crédibles. Leonard, admirateur dans sa jeunesse d'Ernest Hemingway, a retenu la leçon. Il sait donner le maximum d'informations en alternant une écriture percutante et précise avec des dialogues réalistes, souvent argotiques. Tout est dit sur les armes, les véhicules et le temps qu'il fait, mais l'économie de mots est de rigueur. Après La Loi de la cité (grand prix de littérature policière 1986), Leonard abandonne Detroit pour la Floride et entame avec Gold Coast (1980) un nouveau cycle, consacré cette fois à la ville de Miami. Déjà, dans plusieurs de ses précédents romans, les personnages féminins prenaient une place inhabituelle au regard de celle que leur accordait le roman noir traditionnel. Cette tendance, manifeste dans Gold Coast, où une femme de mafioso domine tout le récit, s'accentue dans Stick (1983), où une conseillère financière aide le héros à berner des truands, et dans La Brava (edgar 1984 des Mystery Writers of America), un récit nostalgique dont le personnage central est une ancienne star de cinéma.

Abandonnant la vengeance ou le duel qui constituaient les thèmes de ses premiers livres, Elmore Leonard s'est, depuis la fin des années 1980, orienté vers la comédie policière plus ou moins débridée : un truand est confronté au monde du cinéma (Zig-Zag Movie, 1990), un juge, se sachant mal aimé, découvre un alligator de trois mètres dans son jardin (Maximum Bob, 1991), un couple escroque les truands et le F.B.I. (Punch créole, 1992). Parmi les autres titres parus, citons Beyrouth-Miami (1995), Loin des yeux (1996), et Viva Cuba libre ! (1997), qui se déroule en 1898 à Cuba, et Tishomingo Blues (2002).

Inventif, sachant toujours surprendre ses lecteurs, Elmore Leonard bannit les clichés, les images ou les digressions au profit d'un style très visuel. Chez lui, les dialogues occupent une place primordiale, permettant au récit de progresser et donnant toute leur dimension aux personnages. Cette technique narrative si particulière, proche des procédés cinématographiques, explique sans aucun doute que vingt livres d'Elmore Leonard, parmi lesquels Punch Creole (Jackie Brown, de Quentin Tarantino, 1997) aient déjà été adaptés au cinéma ou à la télévision.

— Claude MESPLÈDE

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