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GAT EMANUEL (1969- )

La France a découvert Emanuel Gat en 2004 au festival de la Nouvelle Danse d’Uzès (Gard). Le danseur et chorégraphe israélien apportait avec lui sa version du Sacre du printemps, au style éblouissant et plutôt rock, et Le Voyage d’hiver, une rêverie sur la musique de Franz Schubert aussi élégante que spirituelle. Immédiatement, la rigueur de son écriture chorégraphique, l’intensité de sa gestuelle et la virtuosité de ses danseurs ont fait de lui un des chorégraphes les plus influents.

Un bienheureux hasard

Né le 7 mars 1969 à Hadera (Israël), Emanuel Gat ne se destinait pas à la danse. Après ses trois ans de service militaire (1987-1990), il entre, à l’âge de vingt et un ans, à la Rubin Academy of Music, pour devenir chef d’orchestre. À vingt-trois ans, ce sportif aguerri s’inscrit par hasard dans un atelier pour danseurs amateurs dirigé par les chorégraphes contemporains Liat Dror et Nir Ben Gal. Au bout de trois semaines, il assiste aux répétitions de la compagnie, essaie d’apprendre les mouvements des danseurs et se retrouve, six mois plus tard, sur la scène de The Kitchen à New York. Il restera un an et demi dans la compagnie Liat Dror-Nir Ben Gal et se produira dans deux de leurs spectacles : Circles of lust (1992) et Figs (1993).

Poussé par l’envie de chorégraphier, il quitte cette compagnie et entame seul son premier solo, Four Dances(1994), sur la musique de Jean-Sébastien Bach. Il lui faut un an pour créer cette pièce car il a encore du mal à s’assumer en tant qu’auteur. Durant les dix années qui suivent, Emanuel Gat enchaîne les pièces dont il est le principal danseur, s’essayant à tous les styles en tant que chorégraphe indépendant. Il fonde le projet Al-Kuds duo, dans le cadre duquel il réalise deux spectacles de satire politique inspirés du cabaret, avec le musicien et écrivain Mariano Weinstein : Polipopipop (1996) et Gol (1998). Puis vient Kasha (1999), un duo sur une musique de sa création. En 1998, il est convié à participer au festival Dance Project à Munich. Il chorégraphie Goodyear (2000), A local recital (2001), un solo en collaboration avec cinq autres chorégraphes israéliens, Ana wa Enta (2002), un duo sur le mariage entre deux hommes chorégraphié avec Niv Sheinfeld, et Two Stupid Dogs (2003).

En 1995, Emanuel Gat reçoit le Ballet Master Albert Gaubiers Fund du Danemark pour son œuvre, puis, en 2003, le Rosenblum Award for Performing Arts et le Hasia Levy Agron Choreography Prize.

En janvier 2004, il s’installe à Kiryat Gat où il fonde sa compagnie, Emanuel Gat Dance, soutenue par le ministère de la Culture israélien et composée de douze danseurs. Il conquiert rapidement une audience internationale avec son Sacre du printemps et Le Voyage d’hiver (2004), deux pièces qui lui assureront un succès mondial avec plus de trois cents représentations. En 2006, Emanuel Gat reçoit un Bessie Award pour la présentation de ces deux spectacles au Lincoln Center Festival de New York. Il crée, par la suite, K626, une pièce pour huit danseurs, sur la musique du Requiem de Mozart, qui est présentée la même année au festival de Marseille.

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Écrit par

  • : écrivaine, journaliste dans le domaine de la danse

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