- 1. Les procédés
- 2. L'Antiquité celtique et romaine
- 3. Les émaux byzantins sur or cloisonné. Leurs adaptations carolingiennes et ottoniennes (VIe-XIe siècle)
- 4. L'émaillerie romane sur cuivre champlevé et le premier art gothique
- 5. Les émaux translucides de basse-taille et le Trecento
- 6. Les émaux peints à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance
- 7. L'émaillerie décorative des orfèvres et joailliers classiques
- 8. Bibliographie
ÉMAUX
Les émaux peints à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance
Des joailliers travaillant pour les cours princières de Bourgogne, de Berry et de France aux environs de 1400 remettent en honneur un procédé oublié depuis l'époque hellénistique, l'émail en glaçure sur or de ronde-bosse ; cet émail, surtout blanc mat, avec des rehauts de couleurs translucides, est une lumineuse polychromie sur une sculpture précieuse en miniature. Les joailliers l'associent aux variantes raffinées des deux techniques traditionnelles, le cloisonné pour les chatons « de plique à jour », le champlevé pour les inscriptions et meubles héraldiques. Les mêmes princes patronnent aussi tel émailleur flamand, un neveu des Limbourg peut-être, qui fit passer de l'enluminure à l'émaillerie la délicatesse du camaïeu blanc et or sur noir bleuté.
Cet effet sera connu à Venise au milieu du xve siècle avec un répertoire animalier caractéristique. C'est en Italie, auprès de Filarete, que Jean Fouquet dut acquérir cette technique (autoportrait, vers 1452, musée du Louvre) qui, acclimatée aux bords de Loire, se situe au point de départ de la Renaissance limousine.
Fidèle à son génie industriel, après une éclipse d'un siècle et demi, Limoges nourrit, de 1470 environ à la fin du xviiie siècle, nombre de dynasties d'émailleurs. Les premiers transposèrent les gravures sur bois et les estampes allemandes et italiennes ; leur palette devient plus intense et s'adjoint le camaïeu pour traduire les compositions maniéristes sous le pinceau des Penicaud, des Reymond, des Martin Didier, des Court. Léonard Limousin, peintre de François Ier à Fontainebleau, émaille aussi des portraits à la manière des Clouet. Limoges continue de fabriquer pour l'Église des retables et des triptyques, pour la cour de la vaisselle d'apparat émaillée sur ses deux faces ; elle fut si recherchée que des orfèvres d'Augsbourg la montèrent en vermeil pour Fugger.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marie-Madeleine GAUTHIER : chargée de recherche au C.N.R.S.
Classification
Média
Autres références
-
ALICATADO
- Écrit par Colette CROUZET
- 211 mots
-
ALPAIS (1185 env.-env. 1215)
- Écrit par Marie-Madeleine GAUTHIER
- 603 mots
Insculpée à l'intérieur du couvercle d'un ciboire célèbre, une inscription désigne indubitablement un artiste émailleur : Magister G. Alpais me fecit Lemovicarum (Maître G. Alpais m'a fait à Limoges) ; il paraît en effet préférable de traduire ainsi en français le locatif ...
-
ART DE COUR
- Écrit par Philippe VERDIER
- 4 801 mots
- 1 média
...grotesques ont gardé toute leur verve dans les Heures de Savoie pour Blanche de Bourgogne (1348). Dans l'émaillerie de basse-taille parisienne, aux émaux translucides posés sur un fond d'argent faiblement ciselé, l'esthétique de la décoloration et des tonalités claires, qui triomphe dans le vitrail... -
AZULEJOS
- Écrit par Colette CROUZET
- 953 mots
- 2 médias
...L'utilisation de la céramique en plaques de revêtement remonte aux civilisations anciennes du Moyen-Orient (Babylone, la Perse aux environs du Ier millénaire). Mais le terme azulejos désigne d'une manière plus précise les plaques de revêtement à décor émaillé utilisées d'abord à Samarra au ... - Afficher les 35 références