BEHRING EMIL ADOLF VON (1854-1917)
Médecin et bactériologiste allemand, l'un des fondateurs de la sérothérapie. Né à Hansdorf (Prusse-Orientale), von Behring s'inscrit en 1874 à l'École de médecine militaire de Berlin et il obtient son doctorat de médecine en 1878. Deux ans plus tard, il est médecin militaire à Posen, puis médecin d'état-major à Bonn (1887). Il est nommé à l'Académie militaire de médecine de Berlin, puis professeur assistant à l'Institut d'hygiène (1889), et professeur assistant à l'Institut Koch des maladies infectieuses (1891). Le travail de von Behring porte essentiellement sur la genèse des maladies infectieuses (diphtérie, tétanos, tuberculose), ainsi que sur l'immunité. Deux ans après les travaux du Français Émile Roux de l'Institut Pasteur sur la toxine diphtérique, von Behring et S. Kitasato démontrent en 1890 que le sang d’animaux immunisés contre celle-ci contient des substances, les antitoxines, qui l’inactivent spécifiquement. Peu après, von Behring met au point le sérum antidiphtérique qui fut commercialisé en 1892. La mise au point finale d’un sérum efficace fait l’objet d’une âpre compétition entre Behring à Berlin et Roux à l’Institut Pasteur. Pour ces découvertes qui vont objectivement sauver la vie de milliers d’enfants, von Behring reçoit, conjointement avec Émile Roux, un prix de l'Académie de médecine de Paris (1890). En 1895, il devient professeur d'hygiène à Marburg. Il s'intéresse à un des fléaux de son époque, la tuberculose. C'est en partie à lui que l'on doit, en 1905, l'immunisation des bovins contre la tuberculose grâce au vaccin, appelé « bovivaccin », dérivé d’une substance sécrétée par le bacille tuberculeux. Ce vaccin ne peut être étendu à l’homme. Behring promeut la lutte contre la tuberculose chez le nourrisson et chez le jeune animal par l'amélioration du régime lacté.
Le prix Nobel de médecine lui est attribué en 1901 « pour ses travaux sur la sérothérapie, et tout particulièrement pour leur application dans la lutte contre la diphtérie ». À la suite de ce prix, il est anobli dans son pays. Parmi ses différents ouvrages, il convient de citer : L'Histoire de la diphtérie (Die Geschichte der Diphterie, 1893), Recueil de traités sur la thérapeutique étiologique des maladies infectieuses (GesammelteAbhandlungenzurätiologischeTherapievonansteckendenKrankheiten, 1893), Introduction à l'enseignement de la lutte contre les maladies infectieuses (Einführung in die Lehrevon der Bekämpfung der Infektionskrankheiten, 1912), Étiologie et thérapeutique étiologique du tétanos (ÄtiologieundätiologischeTherapie des Tetanus, 1901).
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Écrit par
- Pierrette KOURILSKY : auteure
Classification
Média
Autres références
-
ANTICORPS ET IMMUNITÉ HUMORALE
- Écrit par Gabriel GACHELIN
- 202 mots
En 1888, à Paris, Émile Roux et Alexandre Yersin démontraient que le pouvoir pathogène du bacille diphtérique était dû à une toxine plutôt qu'à la bactérie elle-même. Cette observation fut rapidement étendue au cas du tétanos. Il fallut deux ans à Emil Von Behring à Berlin...