CASTELAR EMILIO (1832-1899)
Homme politique espagnol, Emilio Castelar commence sa carrière comme journaliste. Il crée le journal La Democracia, de tendance libérale, puis devient professeur d'histoire à l'université de Madrid. Il dénonce avec vigueur dans la presse les abus de pouvoir d'Isabelle II, ce qui lui vaut d'être destitué de sa chaire. En 1866, il participe à un complot révolutionnaire et, condamné à mort, doit se réfugier à Paris jusqu'en 1868, lorsque triomphe la révolution en Espagne. Il joue alors un rôle de premier plan dans le monde politique de la République. Il est député aux Cortes constituantes, puis chef de l'exécutif en 1873. On lui doit alors le décret d'abolition de l'esclavage à Porto Rico. Il exerce le pouvoir suprême dans des conditions difficiles (insurrection de Cuba, guerre carliste). Il abandonne à nouveau son pays à la chute de la République. Il revient sous le règne de Alphonse XII (1874-1885), mais, bien que rallié à la monarchie, il reste toujours partisan d'une République conservatrice et unitaire, établie par des moyens légaux et pacifiques. Chef de l'opposition, il adopte des positions de plus en plus en retrait par rapport aux doctrines révolutionnaires et fédéralistes des républicains extrémistes ; il défend, cependant, le suffrage universel et la tolérance religieuse. Castelar est le plus illustre orateur espagnol du xixe siècle ; on lui doit de nombreux ouvrages littéraires, historiques et juridiques, en particulier une Historia del movimiento republicano en Europa, publiée en 1875.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Charles LESELBAUM : assistant à l'université de Paris-IV
Classification
Autres références
-
ESPAGNE (Le territoire et les hommes) - De l'unité politique à la guerre civile
- Écrit par Henri LAPEYRE
- 14 344 mots
- 18 médias
...succédèrent. Les fédéralistes intransigeants se hâtèrent de proclamer l'indépendance des « cantons » dans les régions du Levant et de l'Andalousie. Le président Emilio Castelar fit intervenir l'armée contre les « cantonalistes ». Un premier coup d'État, réalisé par le général Pavía, fit passer le pouvoir aux mains...