ÉMIRATS ARABES UNIS
Nom officiel | Émirats arabes unis (AE) |
Chef de l'État | Cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane (depuis le 14 mai 2022) |
Chef du gouvernement | Cheikh Mohammad ben Rachid al-Maktoum (depuis le 5 janvier 2006) |
Capitale | Abu Dhabi |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Dirham des Émirats arabes unis (AED) |
Population (estim.) |
9 257 000 (2024) |
Superficie |
71 024 km²
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Société et politique émiraties contemporaines
Une société encadrée
La société émiratie est très dépendante de l’État. La dimension tribale et familiale y est très importante et source de rivalités, celles-ci étant plus visibles au sein des familles régnantes. L’islam est un élément d’unification, même si les tribus obéissent à trois des quatre principales écoles juridiques islamiques (hanbalite, malikite, chaféite), qui correspondent à des divisions tribales. Le principal élément d’unification est la construction de l’État fédéral, qui a le souci du respect des liens du sang et du partage entre familles (le pays compte peu de terres arables, le commerce n’est pas ouvert à tous), permettant des équilibres. L’État distribue des terres, accorde des aides au secteur privé, des prêts à faible taux d’intérêt par l’intermédiaire du Social Service and Commercial Building Committee. Des logements dits « populaires », dont l’accès à l’eau et à l’électricité est assuré par l’État fédéral, sont destinés à une population autochtone émiratie qui n’a pas les moyens financiers des expatriés. Le ministère fédéral des Travaux publics et du Logement a financé la construction, depuis les années 1970, de logements dans les villes et villages du Nord auparavant délaissés.
La présence de populations immigrées dans les émirats remonte au moins au xviiie siècle : la communauté iranienne est une composante essentielle, particulièrement à Dubaï (peut-être de 60 à 70 p. 100 de la population dite autochtone de cet émirat), avec des populations émiraties dont les ancêtres viennent d’Iran et une importante population de nationalité iranienne arrivée du début du xxe siècle à nos jours (au total de 20 à 25 p. 100 de la population est iranienne). Les originaires du sous-continent indien, Indiens et Pakistanais, sont le groupe le plus nombreux, représentant 50 p. 100 de la population des É.A.U. La présence d’hommes d’affaires baloutches, d’Indiens et d’Arabes est ancienne, et ceux-ci se sont progressivement installés avec leurs familles, sur incitation des différents émirs, en particulier ceux d’Abu Dhabi et de Dubaï, dans les années 1920. Certains émirats, tel Dubaï, ont accordé relativement facilement la nationalité à des étrangers, asiatiques notamment.
La population des É.A.U., qui était de cinq cent mille habitants en 1971, est estimée aujourd’hui à huit millions d’habitants. Les nationaux représentent officiellement un cinquième de la population, en fait peut-être 15 p. 100 seulement, voire moins au niveau fédéral (et 5 p. 100 à Dubaï). Les chiffres sont encore plus impressionnants en ce qui concerne la population active, puisque celle-ci est à 95 p. 100 étrangère (dont au moins la moitié d’Indiens). Environ un cinquième des immigrés sont employés de maison et sont originaires d’Asie du Sud-Est – nombre d’entre eux sont victimes de maltraitance et d’atteinte aux droits (avec confiscation de passeport par les employeurs). Dans les années 2000, néanmoins, sous la pression des O.N.G., des améliorations ont eu lieu concernant le respect du droit du travail, la définition de salaire minimal, en particulier dans le secteur de la construction. L’emploi étranger est de plus en plus accaparé par les expatriés travaillant dans les secteurs commercial, immobilier ou bancaire, un personnel ultraqualifié qui nécessite une tout autre approche en termes de conditions de travail, de droits de propriété, voire de nationalité.
Les É.A.U. ont choisi une politique d’intégration « des meilleurs », Palestiniens-Jordaniens, Soudanais, Indiens, Pakistanais ou Iraniens. La présence étrangère est néanmoins très réglementée : les étrangers doivent obtenir un visa de sortie et sont concentrés dans certaines zones (Jebel Ali, Ruwais) qui sont des enclaves dans le désert, loin des centres de population.[...]
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Écrit par
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
Classification
Médias
Autres références
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ABU DHABI, ville
- Écrit par Encyclopædia Universalis
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La ville d'Abu Dhabi (en arabe Abū Zabī), capitale de l'émirat d'Abu Dhabi, est aussi la capitale de la fédération des Émirats arabes unis. Elle occupe la majeure partie d'une petite île triangulaire située dans le golfe Persique et reliée à la terre ferme par un pont....
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ARABIE
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Robert MANTRAN et Maxime RODINSON
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...1961 (indépendance suivie par une attaque déclenchée par l'Irak, mais contrecarrée par la Ligue des États arabes), Bahreïn, Qatar et la Fédération des Émirats arabes unis en 1971. L'expansion de leur production pétrolière a fait d'eux les États les plus riches du monde. Quant au ‘Omān, indépendant depuis... -
CCG (Conseil de coopération du Golfe)
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Créé le 26 mai 1981, à l'initiative de Riyad, pour contrer les débordements possibles de la révolution islamique iranienne et limiter les retombées de la guerre Irak-Iran sur les monarchies pétrolières du golfe Persique, le C.C.G. regroupe les Émirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn...
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DUBAÏ
- Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
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Capitale de l'émirat du même nom qui fait partie des Émirats arabes unis, la prospérité de Dubaï date d'avant la découverte du pétrole (en 1966) ; en effet, Dubaï (en arabe « la sauterelle ») possédait, grâce à sa crique en eau profonde et bien abritée, le seul mouillage valable de l'ancienne côte...
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