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THERMO-IONIQUE ÉMISSION

Aspect pratique

Pour son emploi dans les tubes électroniques, un émetteur thermoélectronique doit posséder de nombreuses qualités, à savoir :

– pouvoir émissif élevé (quelques micro-ampères à plusieurs dizaines d'ampères par centimètre carré en impulsion),

– durée de vie suffisante (plusieurs dizaines de milliers d'heures),

– bon rendement,

– bonne résistance mécanique,

– faible tension de vapeur,

– résistance suffisante au bombardement ionique.

Le problème est de trouver un matériau dont la vitesse d'évaporation reste admissible lorsqu'on le chauffe à haute température pour lui faire émettre des électrons. Le choix de l'émetteur est ainsi déterminé grâce à un compromis entre ces deux qualités.

On classe les cathodes en deux grandes catégories : les cathodes à structure simple et les cathodes à structure complexe. Les cathodes à structure simple sont les cathodes en métal pur, les cathodes à couches minces adsorbées et les cathodes constituées d'un métal recouvert d'une couche épaisse homogène. Le tableau donne un aperçu de leurs propriétés. Les cathodes à structure complexe se subdivisent en deux grandes catégories, l'une dérivant des perfectionnements des cathodes à oxydes, l'autre comprenant des cathodes dites à réservoir.

Cathodes thermoélectriques : propriétés - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cathodes thermoélectriques : propriétés

Cathodes à base de baryum ou de thorium - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cathodes à base de baryum ou de thorium

Toutes ces cathodes sont utilisées dans les tubes électroniques tels que diodes, triodes, penthodes, klystrons, carcinotrons, tubes à ondes progressives, lasers, thyratrons, etc., et tous ces tubes fonctionnent avec des champs accélérateurs.

Il faut cependant signaler une utilisation particulière des cathodes à couches adsorbées, constituées par le convertisseur thermo-ionique. Ce tube fonctionne sans champ électrique appliqué. Le principe en est simple : on chauffe un émetteur d'électrons, de préférence en tungstène, face à une électrode. L'ensemble est placé sous vide dans une pression partielle de vapeur de césium. Les électrons qui ont une énergie thermique suffisante franchissent la barrière de potentiel et sont recueillis par le collecteur. Il apparaît alors aux bornes des deux électrodes une différence de potentiel qu'on appelle différence de potentiel de contact. On dispose ainsi d'un générateur à basse tension et à courant élevé (0,7 V et 7 A ( cm-2). On sait réaliser à l'heure actuelle des diodes ayant des surfaces de 60 cm2. L'énergie nécessaire au chauffage peut être d'origine solaire (en plaçant l'émetteur au foyer d'un miroir concave), d'origine chimique (en plaçant l'émetteur dans une flamme d'essence) ou d'origine nucléaire (en plaçant le convertisseur dans le cœur d'un réacteur nucléaire). On peut, à l'aide de ce dernier moyen, construire des générateurs de plusieurs dizaines de kilowatts électriques sans pièce tournante.

— Arvind M. SHROFF

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Énergie potentielle devant la surface d'un métal - crédits : Encyclopædia Universalis France

Énergie potentielle devant la surface d'un métal

Valeurs du coefficient A - crédits : Encyclopædia Universalis France

Valeurs du coefficient A

Travail de sortie pour les métaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Travail de sortie pour les métaux

Autres références

  • RICHARDSON OWEN WILLANS (1879-1959)

    • Écrit par
    • 225 mots

    Né le 26 avril 1879 à Dewsbury dans le Yorkshire (Grande-Bretagne) dans une famille d'industriels du textile, Owen Willans Richardson fit toutes ses études à l'université de Cambridge. Ses recherches à Cambridge sur l'effet thermoionique dans les années 1900-1901 lui valurent de recevoir le prix...

  • SCHOTTKY WALTER (1886-1976)

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    • 741 mots

    La longue vie de Walter Schottky est indissociable des progrès de l'électronique fondamentale et appliquée, dont on peut dire qu'il fut l'un des premiers protagonistes.

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    ...l'intérieur du solide) et le niveau du vide proche de la surface, à l'intérieur du matériau et à une distance telle que la force image soit devenue négligeable. L'émission thermoïonique d'électrons suit la loi de Richardson-Dushman :
    i est la densité de courant maximale (saturation) émise par...