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GHANA EMPIRE DU

Commerce et islam

Cette civilisation, qui a marqué profondément l'Ouest africain, est en effet le principal héritage laissé par le Ghāna. Elle est caractérisée avant tout par le rôle qu'y jouent le commerce et l'islam.

Toutes les descriptions insistent sur la dualité de la capitale, partagée entre la ville animiste du kaya-magan, construite en terre, et celle des commerçants musulmans, construite en pierre selon des normes nord-africaines. Les grandes fouilles de Tegdawst donnent à présent une idée précise de la vie de ces antiques cités caravanières. Des musulmans étrangers occupaient une place importante, mais bien délimitée, au sein d'une société globale qui restait foncièrement animiste.

La présence de ces musulmans a servi de catalyseur à un développement majeur : l'organisation du commerce à longue distance à travers cette Afrique soudanaise qui l'avait jusque-là pratiquement ignoré. Le Ghāna avait la réputation d'être le pays de l'or parce qu'il était maître de tous les débouchés des pistes sahariennes, mais aucune zone d'orpaillage n'existait sur son territoire. Le minerai était extrait plus au sud, dans le Bambugu (Bambouk), sur le haut Sénégal, ou dans le Burè, sur le haut Niger, mais les intermédiaires soninké étaient seuls en mesure de fournir le métal précieux aux caravaniers qui attendaient dans les villes du Sahel. Ainsi apparut, au sein de ce peuple, un groupe spécialisé dans le commerce à longue distance, et qui s'islamisa au contact de ses clients arabo-berbères ; ce sont les Marka, plus connus sous le nom de Dyula. Déracinés, mobiles, individualistes, ceux-ci furent le ferment de la nouvelle société, particulièrement chez les peuples de langue mandingue (Bambara, Malinké). En peu de siècles, ils organisèrent un remarquable réseau commercial jusqu'aux portes de la forêt, où ils allaient chercher des noix de kola, cet excitant nécessaire aux Soudanais. En outre, ils partaient vers le centre de la boucle du Niger et jusqu'aux rives du golfe de Guinée en quête de nouvelles mines d'or. Les Dyula se rendirent indispensables dans tous les empires soudanais et créèrent partout des noyaux islamisés. La diffusion de leurs noms de clan, typiquement soninké (Sisé, Silla, Turé, etc.), illustre le désenclavement des nombreuses ethnies de l'Ouest africain. Abandonnant leur langue d'origine, ils se sont plus ou moins identifiés au grand peuple mandingue qui, jusqu'à la colonisation, domina la scène du Soudan occidental. Dans ces régions, leur histoire est inséparable de celle de l'Islam noir.

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800 à 900. Déclin des empires - crédits : Encyclopædia Universalis France

800 à 900. Déclin des empires

Autres références

  • GUINÉE

    • Écrit par , , et
    • 19 533 mots
    • 4 médias
    ...pans d'histoire. Au ixe siècle, dans les régions du haut Sénégal et du haut Niger, s'établit un royaume mandingue, vassal de l'empire de Ghāna. Ce dernier s'étendit de l'Atlantique jusqu'au fleuve Niger et ne se disloqua définitivement qu'au xie siècle après avoir...
  • MALI

    • Écrit par , , , et
    • 9 748 mots
    • 12 médias
    ...Frontière au nord de Tessalit, par exemple). On est beaucoup mieux renseigné sur les États médiévaux qui ont fasciné les voyageurs arabes et européens. L'empire du Ghana est signalé et décrit dans des textes arabes dès le viiie siècle comme le pays de l'or. Il était compris entre les fleuves Niger...
  • MOUVEMENT ALMORAVIDE

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    • 179 mots

    En 1048, des Berbères sanhaja de l'ouest du Sahara (actuelle Mauritanie) se coalisèrent sous l'impulsion d'un prédicateur malikite marocain, Abdallah ibn Yasin, et d'un chef local. On les a appelés Almoravides, de al-murabitun, « ceux du ribat » (« forteresse », ou...

  • SONINKÉ ou SARAKHOLÉ

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    Les Soninké (comme ils se nomment eux-mêmes : un Soninké, des Soninko), appelés Sarakholé (ou Sarakolé) par les Wolof, occupent une place exceptionnelle dans l'histoire de l'Afrique de l'Ouest. Considérés comme les fondateurs du premier des grands empires soudanais, le Ghāna, le fameux « pays de...