MONOMOTAPA EMPIRE DU
Dès la seconde moitié du premier millénaire de l'ère chrétienne, l'exploitation de gisements d'or et de cuivre est attestée sur le plateau rhodésien. Au xe siècle, l'or est exporté vers l'Inde par le port arabe de Kilwa, où sont débarquées cotonnades et verroterie. Au siècle suivant apparaissent des populations de bâtisseurs qui entreprennent de gigantesques constructions en pierre, dont la plus célèbre est leur capitale, Zimbabwe. Ces bâtisseurs subjuguent les mineurs et établissent les bases d'un État qui apparaît dans les récits de voyageurs portugais de la fin du xve siècle sous le nom d'Empire du Monomotapa (« seigneur des mines »). Le territoire de cet empire est situé entre le Zambèze, le Sabi et l'océan Indien, et lors de sa plus grande extension, à la mort du souverain Matopé, vers 1480, il englobe le Zimbabwe d'aujourd'hui et la partie méridionale du Mozambique. L'empereur, qui est à la fois chef religieux et général, est entouré d'une cour très hiérarchisée, composée de prêtres et de guerriers.
Des querelles de succession font éclater cet empire dès la mort de Matopé, et quatre territoires indépendants et ennemis se constituent : le Quiteve, le Sedanda, le Manica et un Monomotapa réduit à un noyau autour de la capitale. Les Arabes de Sofala, puis les Portugais qui les évincent s'immiscent constamment dans les querelles dynastiques. Le souverain du Monomotapa obtient qu'une garde de trente soldats portugais disposant d'armes à feu reste en permanence à ses côtés. Progressivement, le monarque régnant devient l'instrument des Portugais. Les commerçants blancs s'installent sur le plateau, construisent des comptoirs fortifiés et se constituent des armées privées. Le coup de grâce est porté par les Rowzi, venus du sud de la Rhodésie actuelle. Sous la conduite de Changamira, ils balaient les derniers vestiges du Monomotapa et chassent les Portugais du plateau en 1693. Le commerce de l'or et de l'ivoire est interrompu et ne reprendra que de façon sporadique et très limitée.
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Écrit par
- Alfred FIERRO : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale
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