ENDOMÉTRIOSE
Un diagnostic difficile et souvent tardif
L’endométriose se manifeste le plus souvent par des symptômes douloureux et(ou) une altération de la fertilité. En réalité, la symptomatologie est assez individuelle et il n’existe pas une, mais des endométrioses, avec des traductions cliniques, des localisations et des évolutions très diverses.
Les douleurs surviennent en général lors des règles ou des rapports sexuels. Cependant, les femmes peuvent aussi présenter des douleurs chroniques pelviennes, parfois associées à des troubles du transit intestinal, des difficultés à uriner, lorsque les noyaux endométriosiques ont diffusé au tube digestif et à la vessie. Lorsqu’ils sont rythmés par le cycle menstruel, les troubles sont évocateurs. Il est bon de rappeler qu’il n’est pas normal d’avoir des douleurs des règles qui s’aggravent au fil du temps et qui entraînent une altération importante de la vie quotidienne ou qui s’accompagnent de symptômes douloureux pelviens, et qu’il faut consulter dans ce cas, même si un bon nombre de ces douleurs ne sont pas liées à l’endométriose. Cela posé, bien des signes de cette pathologie ne sont pas spécifiques.
L’endométriose est en moyenne diagnostiquée dix ans après les premiers symptômes. La difficulté diagnostique est d’autant plus grande que les symptômes ne sont pas corrélés à l’importance des nodules d’endométriose. Ainsi, certaines femmes présentant des lésions d’endométriose notables (découvertes par hasard en imagerie ou lors d’une intervention chirurgicale) ne présentent aucun trouble clinique. Comme elle constitue aussi une cause très courante d’infertilité féminine, il n’est pas rare que l’endométriose soit découverte à l’occasion d’une recherche de traitement de celle-ci. Environ un tiers des patientes souffrant de la maladie présenteraient en effet une infertilité. Cette affection paraît aussi accroître de 10 p. 100 la survenue de fausses couches (ce qui a longtemps été débattu), ainsi que l’a mis en évidence une étude entreprise en 2016 sur 750 femmes dans le service de gynécologie du professeur Charles Chapron à l’hôpital Cochin de Paris.
Le diagnostic formel repose sur l’examen gynécologique et l’imagerie : échographie endovaginale et éventuellement imagerie par résonance magnétique (IRM) pelvienne (qui visualisent les nodules endométriosiques), parfois associées à d’autres méthodes d’exploration lorsque l’endométriose a pu s’étendre (écho-endoscopie rectale, coloscanner, échographie rénale…). Il était auparavant assez courant de proposer aux femmes une exploration chirurgicale par cœlioscopie pour rechercher les nodules et, éventuellement, les détruire. Les recommandations de prise en charge de l’endométriose, proposées à la fin de 2017 par les gynécologues du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et la Haute Autorité de santé (HAS), ont restreint ces cœlioscopies à visée diagnostique aux cas difficiles, lorsque l’échographie et l’IRM n’apportent pas d’éléments d’information décisifs.
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Écrit par
- Corinne TUTIN : docteure en médecine, journaliste médicale
Classification
Médias
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