ENDOMÉTRIOSE
Absence de traitement définitif
Il n’est pas utile de proposer un traitement aux femmes ayant une endométriose asymptomatique sans altération de la fertilité, et il n’est pas démontré que ces femmes doivent même faire l’objet d’une surveillance. Dans les cas d’atteinte à la fertilité, on propose le recours à une aide médicale à la procréation (AMP), en général sous forme de fécondation in vitro (FIV), pour permettre une grossesse.
Le traitement médical ou chirurgical cherchera à limiter les douleurs et les autres symptômes de l’endométriose ainsi qu’à freiner le développement des lésions. Mais, à ce jour, on ne sait pas guérir à 100 p. 100 la maladie, et des récidives sont observées dans 20 à 30 p. 100 des cas. On ne dispose pas non plus d’étude comparative permettant d’établir les bénéfices respectifs au long cours des traitements médical et chirurgical. Le traitement médical de première intention consiste à mettre les femmes dans un état d’aménorrhée thérapeutique en leur proposant une contraception hormonale, ou la pose d’un stérilet ou d’un implant contenant un progestatif. Les médecins prescrivent aussi souvent, lorsque l’effet de ces traitements n’est pas suffisant, des analogues de la gonadotrophine hypophysaire (GnRH), qui bloquent la production des hormones ovariennes en agissant sur l’hypophyse. Les femmes devront être bien informées car ces médicaments, s’ils ont une certaine efficacité, ont aussi des effets secondaires comme le risque de déminéralisation osseuse avec les analogues de la GnRH. D’autres classes de médicaments ont été utilisées, mais la HAS et le CNGOF n’en recommandent pas encore l’administration faute de données suffisantes. La prescription d’anti-inflammatoires non stéroïdiens au long cours n’est pas conseillée en raison de leurs effets secondaires sur l’estomac et le rein.
Le traitement chirurgical peut être nécessaire dans les cas d’échec du traitement initial, de récidive ou d’atteinte de plusieurs organes. L’utilisation des ultrasons de haute intensité est également expérimentée depuis 2015 par une équipe des hospices civils de Lyon pour éviter des chirurgies parfois lourdes dans des endométrioses profondes avec atteinte rectale. Le traitement chirurgical sera de préférence entrepris après concertation pluridisciplinaire, avec examen par cœlioscopie et adapté à l’importance des lésions.
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Écrit par
- Corinne TUTIN : docteure en médecine, journaliste médicale
Classification
Médias
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