ÉNERGIE Les ressources
À la fin de l'année 1973, à la suite d'une décision unilatérale de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (O.P.E.P.) qui suivait elle-même un embargo imposé par les pays arabes exportateurs à l'occasion de la guerre du Kippour, le prix mondial du pétrole brut était multiplié par quatre en quelques mois. Le premier « choc pétrolier », comme on l'appela, déclenchait un mouvement de panique au sein des pays industrialisés, qui réalisaient brusquement à quel point leur activité économique quotidienne dépendait d'une énergie abondante et très souvent importée. Depuis cette date, le dossier de l'« énergie » – à commencer par celui du pétrole, de loin la plus importante des énergies commercialisées dans le monde et dont l'économie joue à leur égard un rôle directeur – n'a guère quitté le devant de l'actualité internationale. Le deuxième choc pétrolier en 1979-1981 propulse les prix aux alentours de 105 dollars par baril (valeur 2014). Il est suivi, au milieu des années 1980, d'un contre-choc qui ramène les prix à un niveau plus raisonnable. Cependant, des événements comme la guerre entre l'Irak et l'Iran, la guerre du Golfe (1991), la guerre d'Irak (2003), mais aussi la sensibilité des cours du baril aux tensions internes ou externes que connaissent d'importants pays exportateurs de pétrole (Iran, Venezuela...) rappellent que l'économie de l'énergie est marquée par des batailles souvent violentes. En outre, la vive croissance économique de pays émergents comme la Chine pèse sur le marché et, depuis le début du xxie siècle, tire vers le haut les cours du pétrole : le prix du baril a ainsi atteint quelque 145 dollars (courants) en juillet 2008, avant de chuter avec l'extension de la crise financière à l'activité économique. Il oscille entre 90 et 110 dollars au cours des années 2013-2014. Pour réduire leur dépendance vis-à-vis du pétrole, certains pays se sont lancés très tôt dans des politiques volontaristes de substitution partielle. C'est notamment le cas de la France qui, au lendemain du premier choc pétrolier, met en œuvre un vaste programme nucléaire. Le dossier de l'énergie apparaît ainsi comme fortement marqué par des facteurs économiques et financiers, mais aussi géologiques, technologiques, géopolitiques. Depuis quelques années, les aspects, environnementaux ont pris une grande importance dans les opinions publiques des pays développés, la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) étant génératrice d'émissions de gaz à effet de serre, eux-mêmes cause du réchauffement climatique en cours. Le dossier s'articule ainsi autour de quelques éléments majeurs : des ressources inégalement réparties sur la planète ; une multitude de filières technologiques en concurrence les unes avec les autres ; des acteurs – les pays exportateurs d'énergie, les grandes compagnies, les pays importateurs – aux intérêts souvent conflictuels, à quoi s'ajoutent, de façon croissante, des préoccupations environnementales à l'échelle de la planète. Une fois abordés ces différents éléments, on tentera une prospective énergétique pour le xxie siècle.
Les ressources énergétiques
Les ressources énergétiques de la planète se présentent sous deux formes différentes : énergies renouvelables (énergies de flux) et énergies non renouvelables (énergies de stock). Plus de 90 p. 100 des consommations commerciales d'énergie, les seules à pouvoir être mesurées, sont assurées par les énergies de stock, principalement les ressources fossiles.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Marie CHEVALIER : professeur de sciences économiques à l'université de Paris-IX-Dauphine, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières
- Daniel CLÉMENT : ancien directeur de la recherche et directeur scientifique adjoint de l'Agence de l'environnement de la maîtrise de l'énergie (ADEME)
- François MOISAN : directeur de la prospective, Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME)
- Jean-Pierre TABET : chef du service économie, Agence de l'environnement de la maîtrise de l'énergie (ADEME)
Classification
Média
Autres références
-
ACCÉLÉRATEURS DE PARTICULES
- Écrit par Michel CROZON et Jean-Louis LACLARE
- 3 528 mots
- 3 médias
...atomiques. Très vite, on éprouva le besoin de changer les paramètres des expériences, donc de disposer de faisceaux plus intenses, mieux focalisés, et surtout réglables en énergie. L'unité élémentaire de mesure pour cette dernière est l'électronvolt (1 eV = 1,602 × 10—19 J), ainsi... -
PARTICULES ÉLÉMENTAIRES
- Écrit par Maurice JACOB et Bernard PIRE
- 8 172 mots
- 12 médias
...(charge, saveur, couleur) opposées. Au niveau des interactions connues, il y a conservation du nombre global de quarks diminué du nombre d'antiquarks. La transformation de l'énergie en matière ou de la matière en énergie correspond à la production ou à l' annihilation de paires particule-antiparticule.... -
ANTIMATIÈRE
- Écrit par Bernard PIRE et Jean-Marc RICHARD
- 6 931 mots
- 4 médias
Les premières descriptions du mouvement des particules élémentaires furent fondées sur l'équation de Klein-Gordon. En résolvant cette dernière, on obtient les états d'énergie E :où m est la masse de la particule, et p son impulsion. -
ARCHITECTURE ÉCOLOGIQUE ou ARCHITECTURE DURABLE
- Écrit par Dominique GAUZIN-MÜLLER
- 5 070 mots
- 1 média
- Afficher les 59 références