Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉNERGIES RENOUVELABLES

Quelques notions sur l’énergie

Il est utile de rappeler quelques règles et principes concernant les échanges énergétiques et qui permettent de mieux comprendre la production ou l’utilisation des énergies renouvelables.

En premier lieu, cette production ne consiste pas en une création d’énergie proprement dite, ce qui serait physiquement impossible, mais en des transformations de celle-ci, c’est-à-dire en des conversions qui s’accompagnent de dissipations (pertes d’énergie utile). Les produits issus de ces transformations ne sont donc pas tous utiles ou utilisables. Par exemple, lors du freinage d’une voiture, les freins vont transformer l’énergie cinétique du véhicule en chaleur par frottement des plaquettes de frein sur les disques. Cette chaleur est dissipée dans l’air et ne peut être utilisée. On dira qu’elle est « perdue » même si ce n’est pas tout à fait exact puisqu’elle a contribué à augmenter de façon infime la température de l’air. Entre sa forme primaire (une tonne de bois de hêtre sec, du vent soufflant à 15 m/s pendant une heure, le rayonnement solaire reçu sur un plan d’un mètre carré durant une journée…) et sa forme finale (chauffage d’un logement, alimentation électrique d’un réfrigérateur, déplacement d’un véhicule…), l’énergie va donc subir une série de transformations au cours desquelles une partie de celle-ci sera « perdue » pour l’utilisateur (généralement sous forme de chaleur). À chacune de ces étapes correspondra un rendement de conversion (rapport de l’énergie sortante sur l’énergie entrante) et le rendement global sera le produit de tous ces rendements. L’énergie cinétique du vent (proportionnelle à la masse d’air et au carré de la vitesse du vent) soufflant sur les pales d’une éolienne va d’abord se transformer en énergie mécanique (rotation d’un axe sur lequel est relié un générateur électrique) puis en énergie électrique via ce générateur, et sera transportée (avec des pertes) jusqu’à un point d’utilisation. Ensuite, l’énergie utile dépendra de l’utilisation des kilowattheures (kWh) produits. Le rendement est très bon dans un moteur électrique (supérieur à 90 p. 100), mais il peut être très mauvais dans d’autres utilisations. Par exemple, une ampoule d’éclairage à incandescence produit environ 12 lumens par watt (l/W) alors qu’une ampoule LED fournira jusqu’à 110 l/W. Ces considérations permettent d’introduire les notions d’énergie primaire et d’énergie finale qui sont couramment rencontrées dans les statistiques sur la production d’énergie (généralement en énergie primaire) et sa consommation (en énergie finale). On utilise également la notion de consommation d’énergie primaire. En effet, toute la production n’est pas consommée (constitution de stocks) et, surtout, les pays consommateurs ne sont pas toujours des pays producteurs. Par exemple, en France, on consomme des produits pétroliers, du gaz naturel ou du charbon alors qu’on en produit très peu – de l’ordre d’un million de tonnes équivalent pétrole (Mtep) chaque année. La production française d’énergie concerne donc essentiellement le nucléaire et les énergies renouvelables. En termes de bilans, la notion de production d’énergie primaire sera le plus souvent rencontrée dans les statistiques mondiales alors qu’au niveau national c’est la consommation d’énergie primaire qui prévaudra.

La conversion entre énergie primaire et finale concerne tout particulièrement la production d’électricité par des centrales thermiques (dont les centrales nucléaires) et fait l’objet d’une convention car il serait impossible de calculer comment chaque kWh a été produit. Ainsi, en France, pour produire 1 kWh utile (énergie finale acheminée et facturée au client), on considère (en prenant en compte le rendement des centrales et les pertes liées au transport)[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : ancien directeur de la recherche et directeur scientifique adjoint de l'Agence de l'environnement de la maîtrise de l'énergie (ADEME)

Classification

Médias

Consommation d’énergie primaire en France (métropole et départements ultramarins) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Consommation d’énergie primaire en France (métropole et départements ultramarins)

Consommation d’énergie finale en France (métropole et départements ultramarins) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Consommation d’énergie finale en France (métropole et départements ultramarins)

Production d’électricité en France (métropole et départements ultramarins) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Production d’électricité en France (métropole et départements ultramarins)

Autres références

  • ARCHITECTURE ÉCOLOGIQUE ou ARCHITECTURE DURABLE

    • Écrit par
    • 5 070 mots
    • 1 média
    ...escaliers suffisent souvent. Un concept énergétique efficace associe ces mesures constructives à des installations optimisées, utilisant si possible des énergies renouvelables : pompes à chaleur, capteurs solaires pour l'eau chaude sanitaire et le chauffage, poêle à bois, etc. Un puits canadien, appelé...
  • AUSTRALIE

    • Écrit par , , , , , , , , et
    • 27 355 mots
    • 29 médias
    En plus de ces nombreux atouts énergétiques, l'Australie peut potentiellement produire en abondance del'énergie renouvelable (10 % seulement de la production en 2006) et notamment solaire. Sa production électrique est de 227 milliards de kWh. Elle est bon marché mais elle est due essentiellement à...
  • AUTOMOBILE - Défis

    • Écrit par , , , , et
    • 11 590 mots
    • 8 médias
    ...matières végétales qui, pour leur croissance et grâce au processus de la photosynthèse, utilisent le carbone du CO2 déjà présent dans l'atmosphère. Outre le fait qu'elle recycle le CO2, cette biomasse présente d'autres atouts majeurs : elle est renouvelable, produite localement et présente le...
  • BIOCARBURANTS ou AGROCARBURANTS

    • Écrit par et
    • 6 509 mots
    • 10 médias
    ...l’envolée des prix des hydrocarbures et la nécessité de plus en plus reconnue, par les citoyens comme par les États, de mieux gérer l’environnement et de promouvoir des énergies renouvelables ont été à l’origine d’une relance de la production de biocarburants. À l’échelle mondiale, la production de biocarburants...
  • Afficher les 22 références