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ÉNERGIES RENOUVELABLES

Objectifs et ambitions des énergies renouvelables

Jusque dans les années 1990, les politiques énergétiques étaient essentiellement fondées sur deux grandes priorités : la sécurité d’approvisionnement et l’indépendance énergétique. Depuis cette époque, des préoccupations environnementales liées à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère – tout particulièrement le dioxyde de carbone émis par la combustion des énergies fossiles – sont venues remettre en question ces politiques. Ces évolutions ont été renforcées par l’apparition des limites dans la disponibilité de ces ressources. Les fluctuations importantes du prix du pétrole et les perspectives de renchérissement de cette ressource fossile sur le long terme – prix qui devrait, de plus, être accompagné de taxes sur le carbone émis dans l’atmosphère – jouent en faveur du développement des énergies renouvelables. Il est important de noter que le coût des énergies renouvelables est principalement un coût d’investissement. Le coût de leur exploitation, qui ne comporte pas d‘achat de combustible – sauf en ce qui concerne la biomasse – est faible et parfaitement prévisible.

Les accords conclus sous l’égide des Nations unies lors des conventions internationales sur le climat (convention de Rio en 1992, protocole de Kyōto en 1997, accord de Paris en 2015…) ont fixé des objectifs au niveau planétaire : diviser par deux, au niveau mondial et d’ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’année 1990 et contenir la concentration en dioxyde de carbone dans l’atmosphère en dessous de 400 ppm (parties par million), soit moins de 0,04 p. 100. Cette division par deux entraînerait, pour les pays industrialisés historiquement responsables de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, une division par quatre de leurs émissions par rapport à 1990 afin de permettre aux pays les moins avancés de poursuivre leur développement.

L’accord de Paris sur le climat, adopté lors de la COP 21 (21e Convention des parties) qui s’est tenue en 2015, modifie et renforce l’objectif initial en l’exprimant ainsi : contenir « l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 0C par rapport aux niveaux préindustriels » et, si possible, viser à poursuivre « l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 0C par rapport aux niveaux préindustriels ». Ces réductions d’émissions impliquent de conduire en parallèle une politique de baisse des consommations d’énergie – en favorisant, par exemple, l’isolation des bâtiments –, de substitutions d’énergie – en remplaçant, par exemple, les moteurs thermiques par la traction électrique dans les transports – et, enfin, le développement de sources énergétiques pas ou peu émettrices de CO2 (notamment les énergies renouvelables).

Pour ce qui concerne le développement des énergies renouvelables, des objectifs ont été fixés au niveau européen et se déclinent dans chaque État membre. Ainsi, celui fixé en 2008 consiste en ce que la consommation d’énergie pour l’ensemble de l’Europe soit assurée en 2020 à hauteur de 20 p. 100 par des énergies renouvelables (23 p. 100 pour la France). En 2014, les objectifs européens ont été précisés pour l’horizon 2030 : réduire d’au moins 40 p. 100 les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 et porter la part des énergies renouvelables à au moins 27 p. 100. Une révision en 2017 a fixé une amélioration d’au moins 30 p. 100 de l’efficacité énergétique – dont l’indicateur est l’intensité énergétique, définie comme le rapport entre la consommation énergétique d’un pays en tonnes équivalent pétrole (tep) et son produit intérieur brut (PIB). En France, l’intensité énergétique était de 0,115 tep par millier de dollars de PIB en 2016.[...]

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Écrit par

  • : ancien directeur de la recherche et directeur scientifique adjoint de l'Agence de l'environnement de la maîtrise de l'énergie (ADEME)

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Consommation d’énergie primaire en France (métropole et départements ultramarins) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Consommation d’énergie primaire en France (métropole et départements ultramarins)

Consommation d’énergie finale en France (métropole et départements ultramarins) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Consommation d’énergie finale en France (métropole et départements ultramarins)

Production d’électricité en France (métropole et départements ultramarins) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Production d’électricité en France (métropole et départements ultramarins)

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