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ENGRAIS

Mise sur le marché

Les engrais ne doivent pas faire courir de risque d'inefficacité ou de toxicité pour l'utilisateur ou l'environnement. C'est pourquoi ils sont, en France, encadrés par une réglementation depuis 1888 !

Cette loi de 1888 est une des premières à considérer la protection du consommateur, avec la reconnaissance des éléments fertilisants (N, P et K) et l'obligation de déclarer ces éléments et d'en indiquer la provenance. Elle permet aussi à l'administration de contrôler les produits mis sur le marché grâce à la validation de méthodes d'analyses officielles.

La loi de 1888 s'appliquera pendant près d'un siècle, jusque dans les années 1970, au moment où l'évolution rapide de l'agriculture et l'apparition de nouveaux produits, en particulier les mélanges d'engrais, rendent nécessaire la révision de cette loi.

Elle sera donc remplacée par la loi du 13 juillet 1979 intitulée : « Organisation du contrôle des matières fertilisantes et des supports de culture » qui indique qu'« il est interdit d'importer, de détenir en vue de la vente, de mettre en vente [...] des matières fertilisantes et des supports de cultures lorsqu'ils n'ont pas fait l'objet d'une homologation ou, à défaut, d'une autorisation provisoire de vente ou d'importation. »

Toutefois, en raison de la loi du 24mai 1941 rendant la normalisation des engrais d'application obligatoire, l'obligation d'homologation est levée pour les produits normalisés. Il en est de même pour les engrais C.E. définis dans le règlement européen (CE) no 2003/2003. C'est le Bureau de normalisation des amendements minéraux et des engrais qui établit les normes de définition et spécification concernant la mise sur le marché des matières fertilisantes et supports de culture qui seront ensuite rendues d'application obligatoire par les ministères concernés.

En conséquence, trois voies sont possibles pour la mise sur le marché français d'un engrais qui doit :

– soit disposer d'une autorisation provisoire de vente (A.P.V.) ou d'importation délivrée pour une période donnée,

– soit être homologué,

– soit être normalisé ou conforme au règlement européen (CE) no 2003/2003.

La majeure partie des engrais (environ 95 p. 100) sont mis sur le marché en France en conformité avec une norme française d'application obligatoire ou avec le règlement européen, les quelque 5 p. 100 restant choisissent la voie de l'homologation. C'est le cas des produits mixtes (exemple : engrais antimousse...) ou très novateurs.

La réglementation permet une information transparente de l'utilisateur. Dans l'ensemble de l'Union européenne, le producteur d'engrais doit effectuer un étiquetage conforme à la réglementation propre du pays dans lequel il souhaite commercialiser son produit ou conforme au règlement européen pour être « Engrais CE ».

Quelle que soit la voie choisie pour mettre un engrais sur le marché (normalisation, homologation, A.P.V.), la réglementation française, reprise dans le Code rural, impose toujours aux fabricants de fertilisants d'en prouver « l'innocuité pour l'homme, les animaux et leur environnement », ainsi que leur efficacité agronomique.

— Philippe ÉVEILLARD

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Écrit par

  • : ingénieur agronome, secrétaire général honoraire de l'Association nationale professionnelle pour les engrais et les amendements
  • : responsable agriculture environnement et statistiques
  • : directeur de recherche honoraire à l'Institut national de la recherche agronomique
  • : ingénieur agronome (I.N.A. Seris), membre de l'Académie d'agriculture de France, ingénieur-conseil

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Médias

Engrais : consommation mondiale - crédits : Encyclopædia Universalis France

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