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ENKI-ÉA

Enki est la moins importante des trois divinités de la grande triade cosmique mésopotamienne, les deux autres étant Anu et Enlil. Il apparaît dès les plus anciens textes sumériens connus. La tradition assyro-babylonienne lui donne le nom d'Éa. Il règne sur l'Apsu, l'abîme des eaux profondes sur lequel repose la terre ; et son temple, dans sa ville sainte d'Eridu, au sud de la Babylonie, porte le nom de « Maison de l'Apsu ». De là son culte a non seulement gagné la Mésopotamie du Nord, mais a atteint, au sud, l'île de Faylika, dans le golfe Persique.

Dieu des eaux, Enki-Éa est aussi celui des sources et des fleuves. Cet élément jouant un grand rôle dans les incantations, il devient le maître de la magie et le patron des exorcistes, qui déclarent opérer sous sa direction. Il a transmis sa science à son fils Marduk, qui recourt à lui dans les cas difficiles. Il apparaît dans les mythes, où il joue souvent un rôle important, comme le créateur de l'homme, qu'il protège contre les colères d'Enlil. Diverses hypostases de ce dieu industrieux sont les patrons des guildes d'artisans. Son symbole est une bête composite, mi-chèvre, mi-poisson, prototype du Capricorne.

— Daniel ARNAUD

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (section des sciences religieuses) Paris

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