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ENQUÊTE SUR L'ENTENDEMENT HUMAIN, David Hume Fiche de lecture

David Hume - crédits : AKG-images

David Hume

D'abord intitulée Essais philosophiques sur l'entendement humain, l'Enquête sur l'entendement humain (1748) se veut une reprise corrigée et rendue plus accessible de la première partie du volumineux Traité de la nature humaine paru en 1739-1740. « Newton du monde moral » (Kant), David Hume (1711-1776) va chercher à appliquer à la nature humaine les principes expérimentaux qui ont fait leurs preuves en physique, au lieu de continuer à spéculer métaphysiquement. Procédant à un inventaire des opérations de l'esprit humain (ressemblance, contiguïté, relation de cause à effet), il élabore une théorie de la croyance qui verra l'imagination promue au rang des facultés maîtresses de l'esprit : nous avons tendance à prendre pour étant présent ce qui n'est pas encore. Source de tous les leurres, cette fonction n'en est pas moins essentielle à la conservation de l'individu et à celle de l'espèce. Déboutée de sa position centrale, la raison ne saurait prétendre, dans cette vision empiriste de l'homme, avoir le dernier mot.

Une nouvelle conception de l'entendement

La première des douze sections de l'Enquête, intitulée « Des différentes sortes de philosophie », annonce le programme des recherches et leur finalité : entre le traité systématique qui vire trop souvent au dogmatisme abstrus et la libre conversation qui se perd en digressions, l'enquête veut concilier rigueur et liberté, philosophie savante et communicabilité. Le programme est clair : il s'agit de déterminer avec précision quelles sont les limites des pouvoirs de l'entendement. Les trois sections suivantes inventorient les matériaux de l'entendement, expliquent comment il les organise et quelles sont les difficultés que suscite cette organisation. Tout part des perceptions, elles-mêmes distinguées, selon « leur degré de force ou de vivacité », en impressions et en idées. Les idées, ou « perceptions faibles », sont toujours réductibles aux impressions dont elles dérivent. Il existe « trois principes de connexion entre les idées » : « ressemblance, contiguïté dans le temps ou dans l'espace, et relation de cause à effet ». C'est ce troisième type de relation qui pose le plus de problèmes. Car c'est, mus par une sorte « d'instinct naturel », que nous renvoyons le futur inconnu dans le passé connu. L'expérience seule nous donne l'idée de causalité (ce que Kant contestera, qui en fera un concept a priori). L'habitude, bien plus que l'imagination, est ce qui nous pousse à croire à la constance de l'expérience, et à référer à des causes ce que nous ressentons comme des effets. Aucune nécessité ontologique ni logique ne saurait nous y contraindre.

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