ENREGISTREMENT
Les techniques de communication ont pour but de transmettre et de stocker des informations : sons, images, grandeurs ou données numériques quelconques. Lorsque l'information possède, ou acquiert par un traitement convenable, une structure évolutive avec le temps, on l'appelle un signal. Un signal (au sens des télécommunications) est une grandeur variable avec le temps. C'est ainsi que les lentes variations de pression atmosphérique que peut capter un baromètre constituent un signal à très basse fréquence utile pour le météorologue. Les perturbations rapides et de très faible amplitude de cette même pression constituent un signal acoustique capté par notre oreille. Un signal peut avoir un mode de propagation naturel (cas de la lumière et du son), mais on est le plus souvent conduit à le convertir en un autre type de signal, par exemple en signal électrique, pour lequel les techniques d'amplification et par suite de transmission et d'enregistrement sont particulièrement diversifiées et efficaces.
Le signal acoustique, bien qu'il ait pu être enregistré directement par Edison, est toujours converti, à l'aide d'un microphone, en un signal électrique particulier, qui est en quelque sorte une image électrique fidèle du son d'origine et que l'on appelle signal audiofréquence (audio ou A.F. en abrégé) [cf. électro-acoustique]. Une image, même fixe, peut être convertie, par le biais de son analyse ligne après ligne, en un signal électrique appelé signal vidéo.
L'enregistrement d'un signal est une mise en mémoire de ce signal sous une forme matérielle, si possible reproductible et commercialisable. Le problème consiste à fixer le temps, c'est-à-dire à concrétiser les durées sous la forme de longueurs repérées le long d'une piste tracée sur un support matériel.
Après une étude générale et théorique des procédés d'enregistrement, nous aborderons l'enregistrement mécanique du son sur disque, l'enregistrement magnétique du son, l'enregistrement vidéo et l'enregistrement numérique du son.
L'enregistrement optique du son est abordé dans l'article cinéma – Techniques, chap. 8, tandis que l'historique des procédés d'enregistrement du son se trouve développé dans l'article disque.
Principes généraux des systèmes d'enregistrement
Un système d'enregistrement comporte essentiellement un enregistreur, un support et un lecteur.
Le support a revêtu, selon les époques, des formes diverses (cylindre, disque, fil, ruban), mais il s'agit toujours d'une longue piste qui, pour de simples raisons d'encombrement, est tracée en hélice sur un cylindre, en spirale sur un disque, ou prend la forme d'un fil ou d'un ruban que l'on peut enrouler sur une bobine. On dispose couramment plusieurs pistes parallèles dans le sens longitudinal sur les bandes magnétiques et, pour l'enregistrement au magnétoscope des images de télévision, la piste devient même une ligne brisée constituée de segments disposés obliquement sur la bande. La piste est virtuellement graduée en temps, dès lors qu'on a choisi une vitesse V pour la parcourir. En effet, deux points séparés par une longueur L de piste sont rencontrés avec un décalage de temps t = L/V.
Supposons, pour fixer les idées, que l'on enregistre, sur un ruban qui se déplace à la vitesse de 10 centimètres par seconde, les tops d'une horloge qui bat la seconde : on mettra un top sur le ruban tous les 10 centimètres. Si, inversement, on sait détecter avec un lecteur le top porté par le ruban, il suffit d'explorer le ruban à la même vitesse de 10 centimètres par seconde pour obtenir un top toutes les secondes.
Ce qui différencie les nombreux procédés d'enregistrement en usage est la manière d'inscrire le top (ou tout autre signal) sur la piste.[...]
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Écrit par
- Michel CALMET : ancien élève de l'École polytechnique et de l'École nationale supérieure des télécommunications, ingénieur en chef des télécommunications
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Médias
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