ENREGISTREMENT
L'enregistrement magnétique du son
Les supports
Pour l'enregistrement magnétique, les supports massifs (fils ou rubans d'acier) ont été remplacés par des supports couchés. Des rubans en plastique, des disques ou des tambours sont recouverts d'une mince couche magnétique constituée en général de cristaux d'oxyde de fer ou d'oxyde de chrome enrobés dans un liant, à la manière des pigments dans une peinture. La couche magnétique doit avoir une épaisseur et une teneur en oxyde constantes, et une surface parfaitement lisse.
La bande magnétique de 6,3 mm de largeur en bobine et la bande de 3,81 mm en cassette sont les supports le plus répandus. Il existe aussi des bandes larges (12,7 mm, 25,4 mm, etc.) pour les enregistrements multipistes professionnels et, pour le cinéma, des bandes perforées (ou films magnétiques) de 16 ou 35 millimètres, ainsi que des pistes magnétiques couchées sur le film, en bordure de l'image.
Un avantage considérable de la bande est de permettre, par montage (c'est-à-dire coupures et collages), de remédier aux moindres défauts et d'approcher une certaine perfection artistique. La bande magnétique peut aussi être effacée et réutilisée, ce qui permet de l'essayer et de contrôler sa qualité avant l'emploi.
Le signal enregistré. Normes d'enregistrement
Les cristaux d'oxyde sont en général de minuscules aiguilles (longueur de l'ordre du micromètre) orientées dans le sens longitudinal de la bande. Ces aiguilles peuvent s'aimanter dans le sens de leur longueur. En tout point de la bande, on peut définir un certain nombre de grandeurs magnétiques (aimantation, flux, induction superficielle, etc.) qui varient, le long de la piste, à la manière du signal enregistré. Ces grandeurs sont représentées sur la figure. L'induction superficielle est, par définition, la composante de l'induction perpendiculaire à la surface de la bande. Le flux est proportionnel à l'aimantation, tandis que l'induction superficielle s'en déduit par dérivation. Elle est proportionnelle au produit du flux par la fréquence.
Par analogie avec le cas du disque, on pouvait choisir entre l'enregistrement à flux constant ou celui à induction superficielle constante. Pour l'enregistrement sonore, il a fallu adopter un compromis entre ces deux solutions : on enregistre pratiquement à flux constant les graves et le médium, et à induction superficielle constante les aigus. Plus précisément, on a normalisé une courbe du flux en fonction de la fréquence. Cette courbe a la même forme que celle qui représente la variation d'impédance du circuit constitué par une résistance et un condensateur montés en parallèle. La constante de temps τ = RC de ce circuit suffit pour définir la courbe. On a normalisé des valeurs de τ pour les différentes vitesses utilisées (tableau de la figure).
Pour une vitesse donnée, une faible valeur de la constante de temps (par exemple 50 μs au lieu de 70 pour la vitesse de 19 cm/s) correspond à un niveau d'enregistrement plus élevé des aigus, et donne donc un meilleur rapport signal sur bruit, avec, en contrepartie, un plus grand risque de saturation de la bande. Les grandes vitesses (38 et 19 cm/s) et les pistes larges donnent naturellement la meilleure qualité. Compte tenu du prix élevé de la bande, elles sont surtout réservées aux usages professionnels.
Processus d'enregistrement
On aimante la bande en la soumettant à un champ magnétique. On utilise pour cela une tête d'enregistrement qui est un électro-aimant en forme d'anneau. Le champ qui apparaît au voisinage de l'entrefer est proportionnel à l'intensité du courant électrique qui traverse le bobinage de la tête. L'aimantation acquise par la bande en passant devant l'entrefer est proportionnelle au champ, donc au signal audiofréquence appliqué à la tête.[...]
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Écrit par
- Michel CALMET : ancien élève de l'École polytechnique et de l'École nationale supérieure des télécommunications, ingénieur en chef des télécommunications
Classification
Médias
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