ENREGISTREMENT
L'enregistrement vidéo
On sait que l' image de télévision est découpée en lignes horizontales (par exemple 625) et que l'on transmet 25 images par seconde, soit 50 trames (demi-images) composées alternativement des lignes paires et impaires. La caméra analyse de gauche à droite les lignes successives de chaque trame et fournit une tension représentant analogiquement la luminance (intensité lumineuse) des diverses zones rencontrées le long de chaque ligne. Entre deux lignes, il y a un top de synchronisation commandant le retour à la ligne suivante. Pour les images en couleur, il s'ajoute une autre information, dite de chrominance, imbriquée de différentes façons, selon le système de codage (Secam, P.A.L., N.T.S.C.), avec l'information de luminance. (Pour plus de détails, on se reportera à l'article télévision.) En résumé, le signal vidéo a l'allure présentée dans la figure. Son spectre de fréquences va pratiquement de 0 (images fixes de fond uniforme) jusqu'à 5 mégahertz (300 points par ligne × 625 lignes par image × 25 images par seconde = 4 687 500 points par seconde).
Un enregistrement analogique direct n'est pas envisageable pour des questions de linéarité sur un spectre aussi étendu. Aussi remplace-t-on le signal analogique par une modulation de fréquence qui augmente légèrement les fréquences maximales, mais réduit considérablement le rapport entre les fréquences extrêmes et est peu exigeante quant à la linéarité d'amplitude. La figure donne des exemples de correspondance entre tension vidéo et fréquence. Les fréquences hautes exigent des vitesses très élevées. Avec 2 micromètres de longueur d'onde minimale et 5 mégahertz de fréquence maximale, on arrive à la vitesse V = λm × FM = 2 × 10 -6 × 5 × 106 = 10 mètres par seconde, soit une bobine de 36 kilomètres ( !) de piste pour enregistrer une heure de programme. Il n'est pas question, bien que cela ait été tenté, d'utiliser une piste unique longitudinale. On inscrit sur la bande magnétique des segments transversaux ou obliques grâce aux mouvements combinés de la bande et d'un disque de têtes tournantes. La figure représente schématiquement le premier système commercialisé par Ampex en 1957. Les pistes transversales sont engendrées par un disque à quatre têtes tournant à l'intérieur de la bande cintrée en forme de gouttière.
Depuis lors, de nombreux autres systèmes ont vu le jour, avec des pistes non plus transversales, mais au contraire presque parallèles à l'axe de la bande. La bande s'enroule hélicoïdalement autour d'un tambour portant une ou deux têtes. Avec une seule tête, elle doit faire un tour complet en se croisant avec elle-même (chargement dit en α) ou sans se croiser (chargement dit en Ω). Avec deux têtes, elle ne fait qu'un demi-tour (chargements dits en U ou en M).
Parmi les procédés les plus courants dans le domaine grand public, citons le V.H.S. (Video Home System) apparu en 1975. La figure en donne les principales caractéristiques. La bande de 12,7 mm de large est logée dans une cassette qui contient jusqu'à 340 mètres de bande pour quatre heures de programme. La vitesse de défilement de la bande n'est que de 2,34 cm/s, avec pourtant près de 5 mètres par seconde de vitesse relative entre les deux têtes tournantes et la piste. La piste ne fait que 50 micromètres de large et il n'y a pas d'interpiste. Pour réduire la diaphonie entre les pistes, on utilise plusieurs stratagèmes. Les deux têtes sont azimutées différemment (+ 60 et − 60 par rapport à la transversale de la piste), ce qui est efficace pour les fréquences élevées (luminance) mais ne suffirait pas pour la chrominance, qui est ici véhiculée par une sous-porteuse à 627 kilohertz modulée en amplitude. On s'arrange donc pour[...]
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Écrit par
- Michel CALMET : ancien élève de l'École polytechnique et de l'École nationale supérieure des télécommunications, ingénieur en chef des télécommunications
Classification
Médias
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