BARONE ENRICO (1859-1924)
Économiste italien. D'abord colonel d'état-major, Barone enseigne en cette qualité l'art militaire à l'école de guerre de Turin ; il publie diverses études militaires, en particulier L'Invasion de la France en 1814 (1890), La Campagne de 1806 en Allemagne (1900), et fonde le journal politico-militaire La Preparazione. Après avoir démissionné de l'armée, il obtient en 1911 la chaire d'économie politique à l'Institut supérieur de sciences économiques de Rome, qu'il conserve jusqu'à sa mort.
Ses principales contributions économiques sont : Principes d'économie politique(Principi di economia politica, 1908), ouvrage d'économie pure ; Économie coloniale (Economia coloniale, 1912) ; Monnaie et épargne (Moneta e risparmio, 1919), qui s'insère dans la riche tradition italienne de l'économie financière. Barone collabore à la Riformia sociale et au Giornale degli economisti. C'est dans cette dernière revue que paraît, en 1908, son célèbre article « Il ministro della produzione nello stato socialista » dans lequel, se servant des outils de l'équilibre walrasso-parétien, il montre que, pourvu que la répartition des revenus soit fixée par le législateur, il est possible à l'agence centrale de planification d'apporter au problème du calcul économique en régime socialiste une solution analogue à celle qu'on trouve dans une économie concurrentielle. Cette étude se situe parmi d'autres qui sont consacrées aux controverses modernes sur l'optimum et le welfare (en particulier sous la forme du principe de compensation). Ce dernier écrit de Barone a été repris par F. A. von Mayer dans Collectivist Economic Planning (1935) et traduit en français, en 1939, sous le titre L'Économie dirigée en régime collectiviste. Avec Fred A. Tylor et Oscar Lange, Barone aura été parmi les premiers économistes à s'inscrire en faux contre l'idée qu'en économie socialiste on ne peut pas répartir rationnellement les ressources rares ; l'État, à qui appartient l'ensemble des moyens de production, peut en effet, par une politique des prix de telles denrées, orienter les programmes de production des entreprises ; connaissant à tout moment ceux-ci, il modifie alors le prix des denrées de façon à ajuster offre et demande. Il en résulte, en économie socialiste, que la prévision des investissements importe autant sinon plus que celle des productions.
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Écrit par
- Guy CAIRE : professeur de sciences économiques à l'université de Paris-X-Nanterre
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