CARUSO ENRICO (1873-1921)
À l'instar de son strict contemporain, la basse russe Fiodor Chaliapine, l'Italien Enrico Caruso, le plus illustre ténor de son temps et l'un des plus célèbres de l'histoire, va faire triompher sur toutes les scènes du monde une nouvelle manière de chanter, admirablement adaptée aux nouvelles exigences de l'art lyrique propres au xxe siècle naissant, notamment aux personnages vrais – fort éloignés des héros, des rois et des princes – caractérisant les ouvrages véristes : une intelligence des rôles alliée à une expressivité remarquable, un charisme incomparable et un engagement scénique total.
Rodolfo : un rôle emblématique
Enrico Caruso naît à Naples le 25 février 1873 – deux semaines après Fiodor Chaliapine –, dix-huitième enfant d'une famille très pauvre. À dix ans, il travaille dans une fonderie, tout en apprenant à chanter, le soir, avec un prêtre de son quartier. À quinze ans, employé dans un atelier de mécanique, il continue de prendre des leçons de chant, tant et si bien qu'il finit par débuter sur scène le 16 novembre 1894, à vingt et un ans, dans un obscur ouvrage, L'amico Francesco, d'un non moins obscur compositeur amateur, Mario Morelli, au Teatro Nuovo de Naples, pour un cachet de quatre-vingts lires. Petit à petit, on lui confie des rôles plus importants, son répertoire s'étoffe, il prend de l'assurance. Mais c'est l'éloge public que fait de lui le grand ténor italien Fernando De Lucia qui attire sur sa personne l'attention de quelques directeurs d'opéras : bientôt, il chante sur des scènes de plus en plus connues. En 1897, il auditionne devant Puccini en vue du rôle de Rodolfo pour une reprise de La Bohème à Livourne ; il est engagé et tombe fou amoureux de sa Mimì, la soprano Ada Giachetti, avec qui il va entretenir une liaison, et qui, bientôt, lui donnera un fils prénommé Rodolfo.
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Écrit par
- Alain DUAULT : licence de lettres et sciences humaines, maîtrise de lettres modernes, concepteur et présentateur des émissions musicales classiques de France-3 et R.T.L.
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Média
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