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ENSEIGNER LE CHRISTIANISME, Augustin Fiche de lecture

Infériorité de l'image

L'image appartient en effet au registre des « signes intentionnels » (II, ii, 3), ceux que les êtres vivants « s'échangent pour faire connaître, autant qu'ils le peuvent, leurs émotions, leurs sentiments ou n'importe laquelle de leurs pensées ». Pour celui qui utilise ce registre de la communication humaine, la volonté est claire « de faire passer dans l'esprit d'autrui ce qu'il a dans l'esprit ». Les signes intentionnels, pour Augustin, à la suite d'Aristote, sont des véhicules utilitaires pour l'échange des informations et des sentiments. Au premier rang sont les mots (II, iii, 4), qui sous-entendent, impliquent la présence des choses. La linguistique antique posait entre le mot et la chose un rapport de substitution. Avec Augustin et à partir de lui, la rhétorique chrétienne pose un rapport d'implication de la chose par le mot. À un degré encore inférieur de la communication entre les hommes, arrive l'image qui, elle aussi, sous-entend la chose, mais plus imparfaitement que le mot. Son seul pouvoir est de rendre la chose passée présente à l'esprit, en agissant sur la mémoire. Son statut est moins objectif que temporel : elle rend la chose passée « présente » dans le temps ; elle l'évoque. Le statut de l'image chrétienne est ainsi défini.

— Daniel RUSSO

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de l'Université, ancien membre de l'École française de Rome, professeur d'histoire de l'art médiéval à l'université de Bourgogne

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