ENSEMBLES THÉORIE DES
Relations
Produit cartésien
Le couple
Soit E et F deux ensembles. Pour x ∈ E et y ∈ F, on introduit un nouvel objet mathématique, le couple de premier terme x et de second terme y, défini par le symbole :
avec la convention que :On appelle produit cartésien de deux ensembles E et F, noté E × F, l' ensemble des couples ayant pour premier terme un élément de E et pour second terme un élément de F. Par exemple, si E = {a, b, c} et F = {A, B} sont des ensembles à trois et deux éléments respectivement, l'ensemble E × F a six éléments qui sont :
et l'ensemble E × E a neuf éléments qui sont :plus généralement, si E et F sont des ensembles finis contenant m et n éléments, le produit cartésien E × F est fini et contient mn éléments.Justifions la terminologie de cartésien. Le choix de deux axes de coordonnées dans le plan de la géométrie élémentaire permet d'identifier l'ensemble des points du plan à l'ensemble R × R = R2 des couples de nombres réels, au point M correspondant le couple ayant pour premier terme l'abscisse de M et pour second terme son ordonnée ; c'est le principe de la géométrie analytique de Descartes, chez qui apparaît pour la première fois la notion mathématique de couple.
De nos jours, on définit souvent ainsi le plan de la géométrie élémentaire ; dans ce qui suit, cette identification sera toujours faite.
Représentations graphiques
On représente souvent (représentation dite cartésienne) un ensemble produit E × F par l'ensemble des points d'un rectangle (surtout ne pas confondre avec les diagrammes de Carroll !), les ensembles E et F étant représentés par deux côtés perpendiculaires de ce rectangle ; un sous-ensemble A de E × F est alors représenté par un sous-ensemble de ce rectangle.
Dans le cas d'ensembles finis, on peut faire le tableau donnant les éléments de l'ensemble produit ou utiliser une représentation par des points du plan (cf. pour l'exemple ci-dessus). Pour représenter les sous-ensembles, on peut indiquer leurs éléments sur la représentation, mais on peut aussi utiliser la représentation sagittale, dont voici le principe : on représente le couple (x, y) par deux points (appelés x et y) réunis par une flèche allant de x vers y ; dans le cas particulier d'un couple (x, x), on dessine une boucle fermée allant de x à x. Sur la figure, on donne les représentations cartésienne et sagittale du sous-ensemble :
de l'ensemble E × F vu ci-dessus.Relations binaires
Soit E et F des ensembles. Une relation de source E et but F est une propriété sur l'ensemble produit E × F, c'est-à-dire une propriété des couples (x, y), x ∈ E et y ∈ F. Ainsi une relation définit un sous-ensemble de E × F, appelé son graphe, formé des couples pour lesquels la relation est vraie (cf. chap. 1). Réciproquement, tout sous-ensemble A ⊂ E × F définit une relation de source E et de but F, à savoir la propriété :
du couple (x, y). Lorsque F = E, on dit qu'on a une relation sur E. Si une relation R est vraie pour le couple (x, y), on écrira souvent x R y.Exemples
(1) Sur un ensemble E, la relation d'égalité « x = y » a pour graphe l'ensemble des couples (x, x), x ∈ E ; cet ensemble est appelé la diagonale de l'ensemble E × E. (2) Prenons pour E l'ensemble des quatre voyelles {a, e, i, o} et pour F l'ensemble des quatre premiers chiffres {1, 2, 3, 4} ; la figure indique les représentations cartésienne et sagittale de la relation « la voyelle x figure dans l'écriture en langue française du chiffre y ». Par exemple (a, 4) appartient au graphe (car a est dans quatre), mais (a, 3) ne lui appartient pas. (3) Prenons E = F = {1, 2, 3, 4, } et la relation sur E « x + y est divisible[...]
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Écrit par
- André ROUMANET : agrégé de l'Université
- Jean-Luc VERLEY : maître de conférences honoraire à l'université de Paris-VII
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