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ENTREPRISE Financement

Les structures de financement. Approche comparative

Lorsqu'on compare les sources de financement dans différents pays tels que le Japon, l'Allemagne, La France, le Royaume-Uni et les États-Unis, notamment l'autofinancement par rapport aux émissions d'actions, aux émissions d'obligations, au crédit bancaire et au crédit interentreprises, on constate que :

– les ressources internes nettes sont les plus importantes dans tous les pays considérés et sont assez comparables ;

– contrairement à l'assimilation souvent faite – pays anglo-saxons et financement par le marché, Allemagne et financement bancaire –, le financement bancaire est aussi important aux États-Unis et au Royaume-Uni qu'en Allemagne.

Une étude approfondie de la structure comparée des financements de plusieurs pays est un exercice difficile car, malgré une normalisation comptable grandissante, la différence entre les systèmes comptables est telle (réévaluation ou non des actifs, regroupement de rubriques, pratiques relatives aux provisions et amortissements) que les données nationales ne peuvent être valablement comparées en l'état. Par ailleurs, le comportement des P.M.E. étant a priori différent de celui des grandes entreprises en matière de financement, il convient de distinguer les entreprises selon leur taille. Mais, les critères de classement dans les deux catégories variant de manière non négligeable, même au sein de l'Europe, les données exigent une interprétation. Pour les mêmes raisons, les comparaisons par secteur s'avèrent difficiles alors que la variable sectorielle est souvent de nature à expliquer la structure de financement d'une entreprise.

La base de données européenne BACH (Bank for the Accounts of Companies Harmonised), gérée par la Banque de France, permet de faire des comparaisons intéressantes, notamment pour le financement des P.M.E.

L'importance des fonds propres

À la lecture des données collectées dans la base BACH, on constate un renforcement des capitaux propres des P.M.E. européennes depuis les années 2000. Malgré la crise de 2008-2009, la part du financement par fonds propres continue de progresser. Dans l’industrie manufacturière, la part des capitaux propres dans le bilan des P.M.I. a gagné 6 points depuis 2000, s’établissant à 41,5 p. 100 en 2010. C’est l’un des plus élevé en Europe. Les P.M.I. sont en revanche moins capitalisées en Allemagne qu’en France. En Italie et au Portugal, la part des capitaux propres dans le total de bilan est inférieure à moins de 35 p. 100.

Comparaison de l'endettement

Sur la base du ratio moyen, le taux d’endettement bancaire des P.M.E. en Europe présente des écarts substantiels entre pays et secteurs. En Italie, au Portugal et en Espagne, le poids des dettes bancaires dans le bilan des P.M.E. est plus élevé que dans les autres pays : plus de 30 p. 100 de l’ensemble du bilan dans les P.M.E. de la construction, et plus de 20 p. 100 dans l’industrie. A contrario, le taux d’endettement bancaire est plus faible dans les autres pays, par exemple dans les P.M.E. en France : 11 p. 100 en moyenne en 2010 dans la construction, 13 p. 100 dans l’industrie manufacturière et 15 p. 100 dans le commerce. Ces niveaux sont parmi les plus faibles au sein des pays européens.

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Écrit par

  • : Ph. D. University of Texas, Austin, Texas, États-Unis, professeur agrégé en sciences de gestion, professeur à Grenoble École de management
  • : professeur émérite à l'université Paris-Est et à l'E.S.C.P. Europe

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