- 1. Les relations entre l’entreprise et ses partenaires financiers
- 2. La concurrence
- 3. Les relations entre fabricants et distributeurs
- 4. Les contrats interentreprises, la sous-traitance et la fragmentation de la chaîne de valeur
- 5. Fusions-acquisitions et cessions d'actifs
- 6. Accords de coopération et consortium de fait
- 7. Bibliographie
ENTREPRISE Les relations interentreprises
Les contrats interentreprises, la sous-traitance et la fragmentation de la chaîne de valeur
Chaque entreprise signe de nombreux contrats avec ses consœurs de diverses professions. Ces contrats diffèrent selon la durée des engagements : contrats spot au prix courant du marché pour une livraison immédiate, abonnements reconductibles, contrats de longue durée incluant un cahier des charges détaillant les obligations des signataires. Les contrats sont soit des contrats simples (une quantité, un prix, une date de livraison et de paiement), soit des contrats complexes, dont la bonne exécution nécessite de la vigilance et de solides compétences de la part de l'acheteur. Les contrats de cette catégorie décrivent une relation singulière entre les partenaires qui ont décidé de se faire confiance.
Certaines fournitures banales, comme le petit équipement de bureau, sont mises en concurrence. D'autres fournitures très élaborées doivent répondre en revanche à des spécifications nombreuses, précises, discutées et négociées avec le fournisseur sélectionné. Telle ressource de base comme l'électricité, que l'on pourrait croire standardisée, est en réalité, l'imagination commerciale aidant, susceptible d'adaptations étroites aux besoins variés des utilisateurs (durée, périodes de pointe, services complémentaires, etc.), ce qui valorise le service de base.
De véritables chaînes de dépendance technologique se créent entre un grand nombre de partenaires spécialisés, par exemple sur des produits de haute technologie comme le laser mégajoule ou sur la mise au point de nouvelles molécules. La concurrence que se livrent Airbus et Boeing, ou encore les constructeurs automobiles, ne les empêche pas de recourir à des réseaux communs de fournisseurs et de sous-traitants. Des alliances fondées autour de projets d’envergure internationale comportent parfois des engagements éthiques communs vis-à-vis des fournisseurs de denrées de base. Sous la pression de la compétition internationale, nombre d’entreprises, même concurrentes, nouent des alliances pour mieux former leurs personnels.
La plupart des contrats sont incomplets, au sens où les signataires ne peuvent prévoir tous les aléas susceptibles d'entraver leur bonne exécution. Les partenaires s’en prémunissent en prévoyant une instance de gestion du contrat, une procédure d'arbitrage ou des clauses de dédit afin d'éviter les recours en justice. Les contrats simples n'entraînent aucune obligation de renouvellement ; mais la connaissance mutuelle des partenaires valorise leur relation et incite à la reconduire après renégociation portant sur le partage des hausses de coûts et sur les incitations à innover que le client communique à son fournisseur. Quand un contrat de longue durée arrive à son terme, le client (par exemple les services d'assainissement d'une ville) peut être tenu de remettre en concurrence son prestataire par appel d'offres, même s'il a été satisfait par le prestataire initial. On peut désormais considérer l’entreprise comme un portefeuille de contrats avec un ensemble de partenaires de configuration évolutive.
Le choix entre « faire et faire faire » par d’autres a pris de l’importance dans la stratégie des groupes exposés à la concurrence internationale. Il est deux manières d’éclairer ce phénomène.
La première part de la sophistication croissante des produits manufacturés et des services, et de la diversité des métiers associés à leur production. Elle conduit les entreprises à opter pour des politiques de « quasi-intégration verticale » plutôt qu’à produire en interne la totalité des composants du produit-système destiné à l’utilisateur final. On définit celle-ci comme « une relation suivie de marché entre des entreprises situées à différents stades de production » (Houssiaux). Il s’agit d’une formule intermédiaire entre[...]
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Écrit par
- Alain BIENAYMÉ : professeur émérite d'économie à l'université de Paris-IX-Dauphine
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