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ENTRETIENS SUR LES VIES ET SUR LES OUVRAGES DES PLUS EXCELLENTS PEINTRES ANCIENS ET MODERNES, André Félibien Fiche de lecture

La littérature artistique connaît en France un véritable essor dans les années 1660. C'est en 1666 que paraît le premier volume des Entretiens d'André Félibien (1619-1695), entreprise considérable qui ne s'achèvera qu'avec la parution du cinquième volume, en 1688.

L'auteur n'était ni un inconnu ni un dilettante. Issu d'une famille de la bourgeoisie marchande, Félibien avait acquis des compétences auprès de l'élite artistique et savante qu'il avait fréquentée lors de son séjour à Rome, de 1647 à 1649, en qualité de secrétaire de l'ambassadeur auprès du Saint-Siège : les peintres italiens et français, les antiquaires et les collectionneurs érudits dont l'illustre Cassiano del Pozzo, ami et mécène de Poussin. Auprès de ce dernier, Félibien s'essaya à la peinture et s'initia à la théorie de l'art et du goût. C'est à Poussin que Félibien consacrera tout un entretien, le huitième, transmettant ses propos, l'installant au faîte de l'art de peindre, comme l'avait fait avant lui Vasari pour Michel-Ange.

Une carrière officielle sous Colbert

Au moment où commence la publication des Entretiens, la carrière de théoricien et d'écrivain d'art de Félibien, la première d'une telle nature en France, était déjà bien avancée : après des écrits publiés sous les auspices du mécénat de Nicolas Fouquet, Félibien, appelé par Colbert après la chute du Surintendant, entre au service de Louis XIV, jusqu'à devenir un personnage clé des institutions culturelles mises en place par le puissant ministre de Louis XIV. Il rédige des descriptions d'ouvrages divers exécutés pour Louis XIV ; édite les conférences de l'Académie royale de peinture ; il résume dans les Principes le savoir de l'époque sur les arts. Le 12 mars 1666, il devient historiographe du Roy et de ses bastimens, des arts et manufactures de France, puis conseiller honoraire de l'Académie royale de peinture et de sculpture (1667), secrétaire de l'Académie royale de l'architecture (1671), garde des antiques du Roy (1673), enfin, en 1683, membre de la Petite Académie (la future Académie des inscriptions et belles-lettres), institution créée par Colbert chargée de coordonner tout ce qui concernait la politique officielle des arts servant la gloire du Roi-Soleil.

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Écrit par

  • : maître de conférences en histoire de l'art à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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