- 1. L'homme dévastateur de la nature : un constat ancien
- 2. Des craintes croissantes concernant la rapide et profonde dégradation de l'environnement
- 3. 1948 : l'ombre de Malthus
- 4. L'impact médiatique du D.D.T.
- 5. Les questions environnementales ne s'inscrivent pas dans l'immédiateté
- 6. De la politique de conservation à l'écologie politique
- 7. Un combat sans cesse recommencé : Al Gore et « Une vérité qui dérange »
- 8. Bibliographie
ENVIRONNEMENT Catastrophisme environnemental
Un combat sans cesse recommencé : Al Gore et « Une vérité qui dérange »
En 2006, le documentaire Une vérité qui dérange (An Inconvenient Truth) atteint des records d'audience et 49 millions de dollars de recette. Signé par le réalisateur Davis Guggenheim, ce long-métrage est centré sur les conférences que donne dans le monde entier l'ancien vice-président des États-Unis Al Gore au sujet du réchauffement climatique. La structure narrative de ce documentaire est, par bien des aspects, très proche des ouvrages sur la dégradation de l'environnement qui paraissent à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une vérité qui dérange a pour but de vulgariser des connaissances scientifiques complexes tout en s'appuyant sur des exemples clairs et frappants. Ainsi, les images des terribles dégâts provoqués par l'ouragan Katrina en 2005 et d'autres événements climatiques anormaux ont un double but : souligner la fragilité des sociétés modernes et révéler la multiplication des catastrophes naturelles. Le propos d'Al Gore dépasse largement le cadre d'un simple inventaire, car il s'appuie sur un vaste ensemble d'arguments scientifiques permettant de comprendre la nature et l'origine des changements climatiques en cours, dont ces catastrophes ne sont qu'une illustration. Pour Al Gore, l'inquiétude vient de l'effet combiné de l'extraordinaire accroissement démographique de l'espèce humaine et l'apparition de nouvelles technologies qui augmentent encore notre capacité à modifier la nature. Al Gore ne peut être considéré comme technophobe ou rétrograde, car il s'est toujours montré un ardent partisan des nouvelles technologies de l'information.
Ce documentaire témoigne aussi du parcours personnel d'un homme d'État : à quatorze ans, sur les conseils de sa mère, il découvre les questions environnementales en lisant Printemps silencieux de Rachel Carson ; mais c'est l'influence d'un de ses enseignants, Roger Revelle (1909-1991), océanographe pionnier de l'étude du réchauffement climatique, qui détermine véritablement son engagement.
Une vérité qui dérange dénonce la partialité des médias qui participent activement à la diffusion de thèses minoritaires chez les scientifiques mettant en doute le réchauffement climatique. Cet aspect permet de comprendre l'une des finalités de ce film : Al Gore souhaite toucher directement les gens et essayer de les convaincre. Al Gore poursuit ainsi, comme bien d'autres avant lui, un objectif bien plus large que la simple énonciation de faits scientifiques ou la propagande d'un programme politique, car la situation présente relève avant tout de l'éthique : in fine, chacun a sa part de responsabilité et peut décider de changer. Cet engagement est salué par le prix Nobel de la paix en 2007, une récompense qu'il partage avec le G.I.E.C.
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Écrit par
- Valérie CHANSIGAUD : docteur en sciences de l'environnement, historienne des sciences et de l'environnement, chercheuse associée au laboratoire SPHERE, CNRS, UMR 7219, université de Paris-VII-Denis-Diderot
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