ENVIRONNEMENT SOCIAL DE LA CLASSE D'ÉCOLE
Lorsqu’il se trouve en classe, l’élève apprend entouré de camarades, d’enseignants, avec lesquels il échange et qui portent sur lui des regards dépendant, entre autres, de ses appartenances de groupe et des valeurs promues dans ce contexte. Cette dimension fondamentalement sociale des situations éducatives a fait de la classe un lieu privilégié d’études de divers phénomènes psychosociaux.
Autrui : support ou entrave à l’apprentissage ?
Dans un contexte d’éducation, autrui peut représenter au moins deux sources pertinentes et non exclusives d’information. D’une part, autrui peut être considéré comme un support informationnel, en ce sens qu’il peut disposer de connaissances, de méthodes de travail, de stratégies de résolution de problèmes qui peuvent être utiles pour les apprentissages, notamment via la coopération. D’autre part, autrui est une source potentielle de comparaison sociale. Les travaux sur la comparaison sociale ont montré que les élèves ont tendance à se comparer à des autrui qui leur sont relativement similaires (même genre, même âge), mais dont les performances scolaires sont légèrement supérieures aux leurs. Ces comparaisons peuvent s’avérer bénéfiques pour les performances scolaires, en particulier lorsqu’elles prennent place dans un contexte coopératif où les échanges sont constructifs et centrés sur des enjeux purement épistémiques (comprendre, apprendre, développer des compétences). En revanche, ces comparaisons posent problème dès lors qu’elles deviennent menaçantes pour le soi, par exemple en situation compétitive, où l’enjeu de démonstration de compétence prévaut sur l’enjeu épistémique. L’élève va alors développer un ensemble de stratégies de protection de l’estime de soi, dont certaines nuisent à son implication dans les travaux scolaires et à la qualité de ses apprentissages. En particulier, en mobilisant les ressources attentionnelles qui lui seraient nécessaires pour bien réaliser la tâche scolaire, cette menace risque d’interférer avec les apprentissages et les performances. Ainsi, si interagir avec autrui peut être source de progrès et d’aspiration, cela peut à l’inverse s’avérer délétère dès lors que la comparaison devient menaçante pour le soi.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Céline DARNON : maître de conférences en psychologie sociale
Classification