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ENVIRONNEMENT SOCIAL DE LA CLASSE D'ÉCOLE

Impact des appartenances groupales

Au-delà des comparaisons interpersonnelles, la situation « être en classe » implique également nombre de comparaisons entre groupes de statuts différents. La psychologie sociale s’intéresse beaucoup aux stéréotypes associés à chacun de ces groupes. Être une fille, un garçon, être issu ou non d’une minorité ethnique, ou d’un milieu social plus ou moins favorisé ne devraient pas, dans l’école républicaine, être une source de différenciation. Pourtant, les travaux de recherche sont unanimes sur le fait que ces appartenances groupales ont d’importantes répercussions sur les comportements scolaires, les relations à l’enseignant, les parcours et les performances scolaires. L’intériorisation du stéréotype conduit bien souvent les élèves à se percevoir de manière congruente avec le stéréotype de leur propre groupe. C’est ainsi qu’une fille, par exemple, peut en venir à sous-estimer ses compétences en mathématiques et à renoncer aux orientations dans les filières scientifiques. Ces stéréotypes affectent également la manière dont les élèves sont perçus et évalués par les enseignants. À niveau équivalent, un élève issu d'un milieu défavorisé ne sera pas noté de la même manière qu’un élève issu d'un milieu plus favorisé. De même, une performance ne sera pas attribuée aux mêmes facteurs selon que la copie a été désignée comme provenant d’une fille (efforts, travail) ou d’un garçon (don, talent). L’effet Pygmalion traduit le fait que, lorsque les attentes d’un enseignant au sujet d’un élève sont élevées, cela augmente les probabilités de progrès de cet élève. L’inverse se produit lorsque les attentes sont faibles. Or un des facteurs générant des attentes fortes ou faibles est justement l’appartenance groupale de l’élève.

Des travaux montrent également que, lorsque le stéréotype de leur groupe est rendu saillant par la situation (par exemple, lorsque la tâche est supposée comme diagnostic des capacités, ou lorsqu’on rend explicites les attentes négatives par rapport à un groupe), les élèves issus de groupes stigmatisés ont une moins bonne performance que ceux qui ne le sont pas, alors qu’aucune différence entre les groupes n’apparaît en l’absence de l’activation de ce stéréotype. Ce phénomène, appelé « menace du stéréotype », illustre bien le fait que, en fonction du contexte (activant ou non le stéréotype), une même compétence peut ou non s’exprimer dans la performance.

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